Le Maroc céde et accepte une demande de l’Algérie

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Le Maroc a procédé, mercredi 26 mars 2025, à la remise d’un ressortissant algérien aux autorités de son pays, l’Algérie. Cette extradition s’inscrit dans le cadre des conventions internationales sur la lutte contre le trafic de drogues et la criminalité transnationale organisée. L’individu, âgé de 31 ans, était activement recherché par l’Algérie pour son implication présumée dans un vaste réseau de trafic de stupéfiants. Il avait été interpellé par les forces de l’ordre marocaines avant d’être condamné à une peine de deux ans de prison ferme au Maroc pour des faits de possession et de trafic de drogues.

Après avoir purgé sa peine au Maroc, la justice marocaine a statué en faveur de son extradition en réponse à une demande officielle des autorités algériennes. L’opération de remise s’est déroulée au poste-frontière de « Zoudj Bghal », situé à l’est de la ville d’Oujda, sous haute surveillance sécuritaire. Cette décision illustre la volonté du Maroc de respecter ses engagements internationaux en matière de coopération judiciaire et de lutte contre le crime organisé.

La remise de ce ressortissant algérien aux autorités de son pays marque un épisode singulier dans les relations tendues entre les deux nations. En dépit des différends diplomatiques persistants, Rabat a respecté des accords internationaux et des mécanismes de coopération en matière d’extradition de criminels recherchés.

Selon des sources bien informées, le détenu extradé serait un acteur clé au sein d’un réseau structuré de trafic de stupéfiants, opérant entre l’Algérie, le Maroc et d’autres pays de la région. Son arrestation avait été perçue comme un coup dur porté aux circuits de contrebande et aux organisations criminelles transnationales qui exploitent les frontières poreuses entre les deux pays pour acheminer différentes substances illicites.

Cette extradition n’est pas anodine dans un contexte où les relations entre le Maroc et l’Algérie sont marquées par des tensions politiques et diplomatiques. Depuis la rupture des relations diplomatiques en août 2021, les échanges officiels entre les deux États se sont considérablement réduits. Toutefois, cette coopération dans le cadre judiciaire et sécuritaire démontre que certains dossiers continuent d’être traités selon les accords internationaux en vigueur.

La question du trafic de drogues dans la région reste un sujet sensible et source de tensions récurrentes. L’Algérie et le Maroc, malgré leurs différends, sont confrontés aux mêmes défis en matière de lutte contre la criminalité transfrontalière. L’extradition de l’Algérien pourrait ainsi marquer un tournant et ouvrir la voie à d’autres formes de coopération judiciaire, même si les perspectives restent incertaines compte tenu du climat politique actuel.

L’Algérie a décidé d’expulser le vice-Consul du Maroc

Dans un autre registre, les tensions diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc ont connu un nouvel épisode jeudi 27 mars 2025, avec l’expulsion du Vice-consul général du Maroc à Oran, Mohamed Isafiani. Cette décision a été officiellement communiquée au Gérant intérimaire du Consulat général du Royaume du Maroc à Alger, Khalid Chihani, qui a été convoqué au ministère des Affaires étrangères. Lors de cette rencontre, il lui a été notifié que son compatriote était déclaré persona non grata et devait quitter le territoire algérien sous 48 heures.

Selon le communiqué officiel du ministère, cette expulsion a été motivée par des « comportements suspects » jugés incompatibles avec les fonctions consulaires et en violation des lois algériennes ainsi que des normes internationales, en particulier la Convention de Vienne sur les relations consulaires. Si aucun détail précis n’a été révélé sur la nature exacte des faits reprochés à Mohamed Isafiani, cette mesure traduit néanmoins un climat diplomatique toujours plus tendu entre les deux pays.

Depuis la rupture des relations diplomatiques en 2021, l’Algérie et le Maroc ont multiplié les décisions hostiles l’une envers l’autre, que ce soit dans les domaines politique, économique ou sécuritaire. La déclaration de persona non grata d’un haut responsable consulaire marocain s’inscrit donc dans un contexte où toute initiative est scrutée avec attention des deux côtés de la frontière.

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