Le Président français, Emmanuel Macron, est confronté à une pression croissante concernant la question de l’Algérie.
Lundi 4 mars, plusieurs organisations non gouvernementales et associations, notamment des anciens combattants, ont appelé à la reconnaissance par l’État français de sa responsabilité dans l’utilisation de la torture pendant la guerre d’Algérie (1954-1962).
Dans un dossier transmis à l’Élysée et rendu public, une vingtaine d’organisations, dont la Ligue des droits de l’homme (LDH) et les « anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre », ont écrit : « S’engager dans la voie de la compréhension de l’engrenage répressif conduisant au recours à la torture, dont le viol est un instrument constitutif, n’est (…) pas un acte de contrition, mais un acte de confiance dans les valeurs de la nation ».
Il est à noter que la présidence française avait déjà pris une première mesure en ce sens il y a deux ans, lors d’un hommage rendu aux combattants de la guerre d’Algérie. À cette occasion, l’Élysée avait publié un communiqué le 18 octobre 2022 reconnaissant avec lucidité que « dans cette guerre il en est qui, mandatés par le gouvernement pour la gagner à tout prix, se sont placés hors [de] la République. Cette minorité de combattants a répandu la terreur, perpétré la torture ».
Cependant, cette reconnaissance a été jugée « importante » et « courageuse » mais incomplète par certains signataires de l’appel, comme Nils Andersson, président de l’association ACCA (Agir contre le colonialisme aujourd’hui). Selon lui, cette reconnaissance doit être approfondie pour établir une véritable chaîne de responsabilités. « Il ne s’agit ni de condamner ni de juger, mais de regarder l’histoire en face, dans un souci d’apaisement. Cela permettra de passer à la prochaine étape : comprendre comment cela a été possible et avancer dans le vivre-ensemble », a-t-il expliqué à l’Agence France-Presse (AFP).
Les organisations signataires de l’appel soulignent que durant les « événements » d’Algérie, la torture était un système de guerre théorisé, enseigné, pratiqué, couvert et exporté par les gouvernements français, ce qui engage pleinement la responsabilité de l’État. Elles déplorent également de ne pas avoir été reçues à l’Élysée. La présidence n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP dans l’immédiat.
Cette pression accrue sur Emmanuel Macron concernant l’Algérie révèle une volonté collective de faire face à l’histoire et de promouvoir la réconciliation en reconnaissant les erreurs du passé. Cependant, il reste à voir quelle sera la réponse de l’Élysée à ces demandes.
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