Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a officiellement décidé d’accorder une grâce présidentielle à l’écrivain algérien Boualem Sansal, répondant ainsi à une demande formulée par le président allemand Frank-Walter Steinmeier. Cette décision, annoncée ce mercredi par un communiqué de la Présidence de la République, marque un tournant diplomatique et humanitaire dans les relations entre Alger et Berlin.
Selon la déclaration officielle de la présidence algérienne, Abdelmadjid Tebboune a reçu une correspondance de son homologue allemand sollicitant un geste de clémence en faveur de Boualem Sansal, écrivain algérien reconnu à l’international. Le texte mentionne que le chef de l’État a « réagi favorablement » à cette requête, considérant la dimension humaine et les motivations profondes de la demande. La Présidence a souligné que cette réponse positive s’inscrit dans un cadre strictement constitutionnel, conformément à l’article 91, paragraphe 8, de la Constitution, qui accorde au président le pouvoir d’accorder la grâce à titre individuel.
Dans son communiqué, la Présidence a indiqué que le président Tebboune a pris sa décision après « consultation légale » et examen du dossier. La grâce présidentielle en faveur de Boualem Sansal a donc été approuvée « en raison de la nature particulière de la demande et des considérations humanitaires qui l’accompagnent ». Ce geste, décrit comme un signe d’ouverture et de coopération entre deux États partenaires, vient également renforcer le dialogue bilatéral entre l’Algérie et l’Allemagne.
Toujours selon le communiqué, il a été précisé que l’État allemand prendra en charge le transfert et les soins de Boualem Sansal après sa libération. Cette précision met en avant l’aspect humanitaire de la démarche, appuyée par Berlin, et montre la volonté commune des deux pays d’assurer un suivi médical et un accompagnement dignes de l’écrivain.
La décision du président Tebboune concernant Boualem Sansal a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux et dans les milieux intellectuels. Certains observateurs y voient un acte à la fois diplomatique et symbolique, soulignant l’importance des relations entre Alger et Berlin, fondées sur le respect mutuel et la coopération. D’autres rappellent que le président de la République a souvent affirmé sa volonté d’humaniser la politique judiciaire en prenant en compte les situations particulières et les impératifs de santé ou d’âge avancé.
Cette mesure intervient dans un contexte où les relations entre l’Algérie et l’Allemagne connaissent une dynamique nouvelle. Ces dernières années, plusieurs dossiers bilatéraux ont été relancés, qu’il s’agisse de la coopération énergétique, du transfert technologique ou de la gestion conjointe de certaines questions migratoires. L’intervention personnelle du président allemand dans le cas de Boualem Sansal illustre la solidité du dialogue entre les deux États.
À travers cette décision, le président Tebboune réaffirme la dimension humanitaire de la politique de l’État algérien et sa capacité à agir dans un cadre diplomatique équilibré et respectueux. L’affaire Boualem Sansal, désormais close, s’inscrit dans un geste de compréhension mutuelle entre deux nations partenaires, tournées vers un avenir commun fondé sur la confiance et la considération réciproque.