Le référendum largement boycotté : quel avenir pour le projet de Tebboune ?

Montage : référendum sur la constitution en Algérie

Algérie actualité– Le référendum sur la nouvelle constitution en Algérie, initié par le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune, s’est tenu hier 1er novembre. Ce vote a été marqué par un taux d’abstention record, une première dans l’histoire de l’Algérie.

Ainsi, seulement 23,7% des inscrits sur les listes électorales ont voté lors de ce référendum. C’est en effet ce qu’a annoncé le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) Mohamed Chorfi. Il s’agit ainsi d’une première dans l’histoire de l’Algérie indépendante. Dans plusieurs régions du pays, le vote ne s’est quasiment pas déroulé. C’est le cas notamment dans la région de Kabylie, où la plupart des bureaux de vote ont fermé avant la mi-journée. Le taux de participation dans cette région a été de moins de 1%.

Pour beaucoup d’observateurs, ce référendum était une simple formalité. La victoire du « oui » ne faisait en effet aucun doute, et le seul enjeu était le taux de participation. Mais avec moins d’un quart des inscrits qui se sont rendus aux bureaux de vote, de nouvelles questions sont soulevées concernant la nouvelle constitution.

Référendum en Algérie : quel avenir pour le projet d’Abdelmadjid Tebboune ?

Ainsi, la principale question qui se pose désormais est de savoir quelle position adopteront les autorités après ce boycott massif. Le projet de nouvelle constitution, initié par Abdelmadjid Tebboune, se trouve en effet quasiment désavoué par la grande majorité des algériens. Dès lors, deux principales solutions s’offrent aux autorités : annoncer une victoire du « oui » malgré le faible taux de participation, ou choisir la solution opposée, à savoir annoncer une victoire du « non ». S’il est vrai qu’une victoire du « oui » fera passer la nouvelle constitution, elle risque de désavouer davantage le gouvernement algérien. En effet, cette solution porterait un sérieux coup à Abdelmadjid Tebboune, lui qui prône la rupture avec les pratiques de l’ancien système.

En revanche, une victoire du « non » ou une annulation des résultats pourrait s’avérer bénéfique pour les autorités algériennes. Cette solution permettrait en effet au gouvernement d’apparaître comme ayant effectivement appliqué la rupture avec l’ancien régime. Quoi qu’il en soit, les résultats du scrutin devraient tomber ce lundi à la mi-journée.

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