Un vent de colère souffle sur le Maroc après la diffusion de révélations explosives concernant les dépenses colossales de la monarchie dirigée par le Roi Mohammed VI. À l’origine de ce séisme numérique, un groupe de hackers se revendiquant d’Algérie, baptisé JabaROOT, qui a frappé fort le mardi 8 avril en pénétrant les bases de données du ministère marocain de l’Emploi et de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Cette opération de piratage, d’une ampleur sans précédent, a mis au jour les salaires faramineux de certains hauts responsables du royaume, provoquant une onde de choc dans une population marocaine déjà en proie au chômage, à l’inflation galopante et à une précarité croissante.
Ce groupe, opérant depuis l’Algérie, a publié via sa chaîne Telegram une quantité astronomique de données : 54 000 fichiers PDF détaillant les revenus de 500 000 entreprises marocaines, parmi lesquelles figurent celles détenues par la holding royale Siger. Rapidement, les documents les plus accablants ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux, révélant des écarts de revenus ahurissants entre les élites proches du roi du Maroc, Mohammed VI, et la majorité du peuple marocain. Le nom de Mounir El Majidi, secrétaire particulier du roi, s’est particulièrement démarqué. Selon les documents piratés, ce dernier toucherait pas moins de 1,3 million d’euros par an, soit environ 120 000 euros par mois dans ses fonctions à la tête de Siger. Des chiffres glaçants, surtout lorsqu’on les met en perspective avec le revenu moyen annuel marocain, qui ne dépasse pas les 3 500 euros. Une majorité de la population vit bien en dessous de ce seuil, accentuant encore davantage le fossé entre la monarchie et le peuple.
Mais la révélation la plus stupéfiante reste celle relative au coût journalier du roi du Maroc Mohammed VI. Selon les estimations relayées par Quentin Müllern et confirmées par les données divulguées par les hackers algériens, Mohammed VI coûterait 657 000 euros par jour aux finances publiques. Une somme astronomique dans un pays où le salaire minimum ne dépasse pas les 280 euros par mois. Ce chiffre, qui englobe les dépenses du roi et de son entourage direct, témoigne de l’ampleur de la richesse concentrée au sommet de l’État marocain. La holding royale Siger, via laquelle Mohammed VI contrôle près de 60 % du fonds national d’investissement Al Mada, est implantée dans presque tous les secteurs clés du pays : télécommunications, mines, immobilier, énergie, distribution, banques, construction, médias et assurances. Al Mada à elle seule représente 6 % du produit intérieur brut du Maroc, soulignant la mainmise économique exercée par la monarchie sur l’ensemble du territoire.
À ces empires économiques s’ajoutent les privilèges personnels du souverain : un nombre incalculable de palais répartis sur tout le royaume, des résidences luxueuses à l’étranger, notamment à Paris, et des budgets faramineux débloqués chaque année par l’État marocain. Pour l’année 2023, pas moins de 543,4 millions de dirhams, soit environ 52 millions d’euros, ont été affectés aux dépenses royales. Sur cette enveloppe, 26,2 millions de dirhams étaient dédiés au personnel, incluant les salaires du roi et de ses proches, tandis que 517 millions de dirhams couvraient les frais dits « matériels et divers ». Ces révélations ont provoqué une véritable onde de choc dans l’opinion publique marocaine, d’autant plus qu’elles confirment ce que de nombreux citoyens soupçonnaient sans jamais pouvoir le prouver.
Dans un passé récent, le Maroc avait déjà tenté de discréditer des fuites similaires en invoquant la falsification ou l’altération de données. En 2014, une cyberattaque visant les services de renseignement marocains (DGED), qui s’est révélée être menée par des agents français, avait aussi permis d’exposer des collaborations secrètes avec des journalistes occidentaux et de dévoiler des campagnes de désinformation ciblées. Cette fois encore, le gouvernement tente de reprendre la main sur le récit, mais les chiffres parlent d’eux-mêmes, et le choc causé par les révélations de JabaROOT reste profond.
Dans un contexte socio-économique aussi tendu, où la majorité de la population peine à subvenir à ses besoins fondamentaux, les dépenses astronomiques de la monarchie apparaissent comme un rappel brutal des inégalités criantes qui gangrènent le royaume. Les Marocains, outrés, s’interrogent : jusqu’à quand cette dissonance pourra-t-elle perdurer sans provoquer de profondes secousses sociales ?
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