Dans un discours prononcé à l’occasion de la fête du Trône, le Roi du Maroc a adressé un nouvel appel à l’Algérie, appel présenté comme une ouverture vers un dialogue, sans engagement concret. Le Roi du Maroc affirme vouloir tendre la main à l’Algérie, mais ce type d’appel, répété d’année en année, ne s’est jamais accompagné de mesures claires ou de propositions susceptibles de réduire les tensions. Le Maroc continue ainsi d’inclure l’Algérie dans ses déclarations officielles, notamment à travers cet appel du Roi, sans toutefois créer de véritables conditions favorables à une reprise du dialogue.
Dans son discours, le Roi du Maroc a évoqué les liens qu’il qualifie de « séculaires » entre les peuples d’Algérie et du Maroc, en insistant sur les éléments communs de géographie, de langue, de religion et d’histoire. Pourtant, malgré ces rappels récurrents, les faits politiques et diplomatiques montrent une situation figée. L’Algérie et le Maroc n’ont plus de relations diplomatiques depuis août 2021, date à laquelle Alger a rompu tout contact avec Rabat à la suite de ce qu’elle considère comme une série d’« actes hostiles ». Ces tensions sont notamment liées à l’implication du Maroc dans le soutien présumé au MAK, organisation qualifiée de terroriste par l’Algérie, ainsi qu’à des déclarations menaçantes émises par un ministre israélien depuis le territoire marocain à l’encontre de l’Algérie.
L’appel lancé par le Roi du Maroc intervient dans ce contexte de rupture persistante. Le discours du monarque reprend les mêmes formules utilisées dans ses précédentes interventions, insistant sur la main tendue du Maroc, la volonté de dialogue, et la nécessité de dépasser les différends. Toutefois, cet appel n’aborde pas de manière directe les éléments précis à l’origine de la crise. Le Roi du Maroc se limite à proposer un « dialogue franc, sincère et responsable » avec l’Algérie, sans jamais citer les dossiers litigieux ou faire allusion à d’éventuelles concessions du Maroc.
Ce discours s’attarde également sur le conflit du Sahara occidental. Le Roi du Maroc a profité de l’occasion pour appeler à une « solution consensuelle », tout en présentant ce conflit comme une question qui compromet la stabilité de toute la région du Maghreb. L’appel à l’Algérie sur ce dossier semble faire partie intégrante de la stratégie de communication marocaine, qui tente de repositionner le Maroc comme acteur de dialogue dans une région paralysée par les tensions. Pourtant, sur le terrain, aucun changement d’approche n’est perceptible.
La répétition de ces appels sans conséquence concrète interroge sur leur portée réelle. Le Roi du Maroc multiplie les messages en direction de l’Algérie, le Maroc évoque à chaque fois le besoin de dialogue, mais l’Algérie considère que ces discours ne sont pas suivis d’actes. Le contexte régional reste lourd, et aucune initiative bilatérale sérieuse n’a émergé depuis la rupture de 2021. Dans les faits, les frontières terrestres restent fermées, les canaux diplomatiques inexistants, et les accusations mutuelles se poursuivent.
Le Roi du Maroc continue donc d’inclure l’Algérie dans son discours annuel, appelant au dialogue sans jamais traiter frontalement les accusations formulées par Alger. Le Maroc, par cette stratégie, cherche à occuper une posture d’ouverture apparente, tandis que l’Algérie dénonce un double discours, estimant que ces déclarations masquent une politique jugée agressive et provocatrice. Cet appel du Roi du Maroc à l’Algérie s’inscrit dans cette logique de communication qui ne modifie en rien la réalité diplomatique entre les deux pays.