Lecornu nommé premier ministre en France : quel impact sur les relations avec l’Algérie ?

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L’arrière-plan du nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu soulève des interrogations sur l’avenir des relations entre Paris et Alger, dans un contexte où la crise avec l’Algérie demeure profonde. Lecornu succède à François Bayrou, contraint de quitter Matignon et tenu en partie responsable de l’impasse diplomatique qui a marqué les échanges bilatéraux. Pour de nombreux observateurs, l’arrivée de Lecornu à la tête du gouvernement n’apparaît pas comme un facteur d’apaisement immédiat, mais plutôt comme un prolongement des tensions déjà existantes avec l’Algérie.

Depuis plusieurs mois, les relations entre la France et l’Algérie connaissent une dégradation inédite. Les observateurs analysent de près l’identité politique et les références idéologiques du nouveau chef du gouvernement. L’arrière-plan de Lecornu est un élément essentiel pour comprendre son approche de la crise persistante avec l’Algérie, une crise qui a touché la sphère sociale, économique et culturelle dans les deux pays. La chaîne France 24 a présenté Lecornu comme une « copie » d’Emmanuel Macron, car il a été présent dans tous les gouvernements successifs depuis 2017, occupant les portefeuilles des Outre-mer, des Collectivités territoriales, puis des Armées dans le dernier exécutif.

Cependant, le qualifier de copie conforme du président français ne signifie pas que Lecornu partage entièrement ses idées. Son parcours politique montre qu’il n’a rejoint le parti de Macron qu’en 2017. Auparavant, il avait fait ses armes au sein de la droite conservatrice, notamment au sein de l’Union pour un mouvement populaire, devenue Les Républicains, dirigée depuis mai dernier par Bruno Retailleau. Ce lien avec la droite gaulliste, même si affaiblie, éclaire la trajectoire politique de Lecornu et son positionnement face à l’Algérie.

La réaction de Bruno Retailleau à la nomination de Lecornu a d’ailleurs confirmé cette orientation. En saluant la désignation du nouveau Premier ministre comme celle d’un « homme politique non marqué à gauche », il a souligné son attachement à des valeurs traditionnellement situées dans la droite française. Or, ces valeurs restent parfois empreintes d’une vision impériale et d’une nostalgie coloniale, particulièrement perceptibles dans le regard porté sur l’Algérie, dont l’indépendance reste un sujet sensible dans certains milieux. Cette dimension historique alimente l’hypothèse selon laquelle Lecornu pourrait maintenir une ligne ferme dans la gestion de la relation avec Alger.

Lecornu, ayant participé au gouvernement Bayrou, a vécu de l’intérieur l’escalade de la crise diplomatique. Ses déclarations antérieures illustrent sa position. En janvier 2025, alors ministre des Armées, il avait affirmé dans un entretien au Journal du Dimanche : « Nous ne pouvons plus tolérer que des attaques contre la France soient utilisées comme outil de gains politiques internes par une partie de la classe politique algérienne. » Dans le même entretien, il avait dénoncé ce qu’il qualifiait de « sentiments anti-français » en Algérie. Ces propos avaient entraîné une réaction immédiate : Alger avait refusé d’accueillir l’influenceur franco-algérien Boualem Namane, expulsé par Bruno Retailleau en violation des règles consulaires et de la Convention de Vienne de 1961. Dans le même temps, Lecornu appelait toutefois à maintenir la coopération sécuritaire et en matière de renseignement, malgré l’ampleur de la crise.

Même après son ralliement au parti présidentiel Renaissance, Lecornu conserve des attaches idéologiques marquées à droite. Il a travaillé aux côtés de nombreuses figures conservatrices, dont François Fillon, avant de rejoindre Macron à la suite de l’affaire des « emplois fictifs » qui avait fragilisé l’ancien Premier ministre. Ce passage d’une droite traditionnelle vers le centre macroniste traduit une trajectoire politique pragmatique, mais son héritage idéologique reste clair.

Le parcours personnel de Lecornu ajoute une autre dimension. Ayant suivi une scolarité dans un établissement catholique privé, il a été marqué par une éducation religieuse traditionnelle. Ce type de formation est partagé par de nombreuses personnalités de la droite conservatrice, dont Bruno Retailleau, dont les discours s’ancrent souvent dans une vision de confrontation entre civilisations. Ce contexte confère à Lecornu une place particulière, susceptible de renforcer son rôle de relais entre Emmanuel Macron et les cercles conservateurs alliés au pouvoir.

Tous ces éléments conduisent les analystes à penser que, tant que Lecornu dirigera Matignon, les perspectives d’un apaisement rapide avec Alger resteront limitées. Les tensions risquent de se maintenir, car le bagage politique, idéologique et personnel de Lecornu laisse entrevoir une continuité plus qu’une rupture dans la manière dont la France aborde la relation avec l’Algérie. À court terme, l’impact de la nomination de Lecornu semble donc confirmer la persistance d’une politique de fermeté, et l’Algérie, déjà confrontée à une crise prolongée avec Paris, pourrait ne pas voir d’amélioration significative dans ses relations bilatérales.


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