Les Algériens sauvent une famille en récoltant prés d’un milliard en 48 heures

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L’histoire a bouleversé des milliers d’internautes à travers tout le pays : en seulement quarante-huit heures, près d’un milliard de centimes a été collecté par les Algériens pour venir en aide à une famille composée d’une veuve et de ses enfants, menacés de se retrouver littéralement à la rue. Leur situation avait été révélée depuis la commune de Milia, dans la wilaya de Jijel, où la famille vivait depuis des semaines dans l’angoisse d’une expulsion devenue imminente après le décès du père. Une dette bancaire de 968 millions de centimes pesait sur le logement familial, et l’avis d’expulsion devait être exécuté à très court terme. Pour la fratrie déjà éprouvée par la perte d’un parent, il s’agissait là du dernier coup dur qui risquait de les faire basculer dans une précarité irrémédiable.

Tout a basculé lorsque leur histoire a été relayée sur les réseaux sociaux. La page Facebook « Algeriano », devenue au fil du temps un véritable espace de solidarité populaire, a lancé un appel à l’aide. En quelques minutes, puis quelques heures, le message a circulé bien au-delà de sa communauté habituelle. Là où la famille n’espérait qu’un soutien moral, c’est une mobilisation massive, presque fulgurante, qui s’est enclenchée. Le compte à rebours avait commencé : il fallait réunir la somme colossale pour bloquer les procédures et sauver la maison.

Comme souvent dans ce genre de situations, un système de collecte populaire spontanée, rapide et largement diffusée en ligne – s’est mis en mouvement avec une force impressionnante. Les contributions sont arrivées de toutes parts : petites sommes, versements plus importants, dons transmis par des proches, par des amis, ou même par des inconnus vivant aux quatre coins du pays et à l’étranger. L’important n’était pas la taille du geste, mais la multiplication des mains tendues. En seulement deux jours, les 968 millions de centimes ont été atteints, puis dépassés. Des donateurs se sont même présentés avec un surplus d’environ 50 millions en espèces, preuve que l’élan de générosité avait largement dépassé l’objectif initial.

Pour la famille, cette solidarité de leurs compatriotes algériens représente bien plus que le règlement d’une dette. C’est un répit, une bouffée d’air dans un moment où tout semblait s’effondrer. Avant la collecte, l’une des sœurs avait confié, la voix serrée, combien la disparition du père avait laissé un vide immense, tant affectif que matériel. Leur maison, dernier refuge et dernier héritage, menaçait de disparaître à son tour. La réaction collective a donc été ressentie comme une véritable main tendue au moment le plus critique, une forme de soutien qui vient remplacer symboliquement la figure protectrice du père disparu.

Les organisateurs de la collecte ont d’ailleurs insisté sur cet aspect : il ne s’agissait pas seulement d’un élan de compassion, mais d’une action concrète, rapide, presque chirurgicale, qui prouve encore une fois la puissance de la solidarité numérique en Algérie. Chaque fois qu’une détresse individuelle atteint la conscience collective, la réponse se manifeste avec une vigueur impressionnante, surtout lorsque l’enjeu est la dignité et la survie matérielle d’une famille entière.

Grâce à cette mobilisation exceptionnelle, la famille de Milia a pu conserver son foyer et tourner la page sur une épreuve qui aurait pu la faire basculer dans l’errance et la désespérance. L’affaire rappelle combien l’unité sociale, lorsqu’elle est déclenchée par un récit humain fort, peut transformer des destins en apparence scellés. Dans un pays où les réseaux sociaux jouent désormais un rôle central dans la cohésion citoyenne, cette histoire vient une nouvelle fois confirmer que la bienveillance collective reste l’une des forces les plus profondes de la société algérienne.