Les tensions entre la France et l’Algérie connaissent un nouvel épisode avec la récente annonce du gouvernement français concernant une possible réduction du nombre de visas Schengen accordés aux ressortissants algériens, qui font des allers-retours réguliers entre les deux pays. Cette décision, évoquée par la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, s’inscrit dans un contexte marqué par des désaccords diplomatiques croissants entre les deux pays. En cause, le refus de l’Algérie d’accueillir certains de ses ressortissants sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Selon Sophie Primas, une liste de personnes considérées comme « dangereuses » et actuellement présentes sur le sol français sera transmise aux autorités algériennes dans les prochains jours. L’objectif affiché est clair : pousser Alger à accepter le retour de ces individus. Or, si l’Algérie venait à refuser leur réadmission, la France pourrait mettre en place des sanctions visant à « réduire le nombre de visas octroyés aux hauts responsables algériens ainsi qu’aux citoyens effectuant régulièrement des allers-retours entre les deux pays ».
Cette annonce rappelle une situation similaire survenue en 2021, lorsque la France avait décidé de réduire drastiquement l’octroi de visas pour les ressortissants algériens, marocains et tunisiens en raison d’un manque de coopération des autorités locales dans la délivrance des laissez-passer consulaires nécessaires aux expulsions. À l’époque, cette mesure avait suscité de vives réactions et des tensions diplomatiques importantes. Un an plus tard, la situation avait fini par s’apaiser, Paris annonçant un retour progressif à la normale.
Aujourd’hui, le climat semble à nouveau se détériorer. Cette nouvelle crise pourrait également raviver le débat autour des accords franco-algériens de 1968, un texte qui accorde un statut migratoire privilégié aux Algériens en France. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a d’ailleurs laissé entendre que ces accords pourraient être renégociés afin de mieux maîtriser les flux migratoires et de renforcer la politique d’éloignement des étrangers en situation irrégulière.
La communauté algérienne en France suit cette affaire de très près. Nombreux sont ceux qui s’inquiètent des conséquences directes qu’une restriction des visas pourrait avoir sur leurs déplacements et sur les liens familiaux qu’ils entretiennent entre les deux rives de la Méditerranée. En Algérie, cette annonce fait déjà réagir, certains y voyant une pression injustifiée de la part de Paris, tandis que d’autres estiment qu’il s’agit d’une question relevant de la souveraineté nationale.
L’impact économique d’une telle mesure pourrait également être considérable. La France et l’Algérie entretiennent des relations économiques importantes, notamment en matière de tourisme, d’éducation et d’échanges commerciaux. Une réduction drastique des visas risquerait d’affecter ces secteurs, au détriment des deux pays.
Dans les jours à venir, les discussions entre les autorités françaises et algériennes seront déterminantes pour l’évolution de cette situation. Paris espère une coopération renforcée de la part d’Alger, tandis que l’Algérie pourrait chercher à négocier en contrepartie certains avantages diplomatiques ou économiques. Reste à savoir si cette crise débouchera sur un compromis ou si elle marquera un nouveau tournant dans les relations déjà complexes entre les deux nations.
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