La récente déclaration d’une touriste slovaque affirmant que « les plus chics en Algérie sont les habitants d’Alger » a rapidement enflammé les réseaux sociaux, suscitant une vague de réactions passionnées. Dans une vidéo largement partagée, elle explique avoir visité plusieurs villes du pays, notamment Alger, Tipasa, Oran et Tlemcen, avant de conclure que les Algérois se distinguent par leur style vestimentaire et l’ambiance qu’ils dégagent. Ce simple commentaire a immédiatement divisé les internautes entre ceux qui approuvent ce constat et ceux qui le contestent avec humour ou indignation.
Parmi les réactions, beaucoup d’habitants à Alger ont accueilli ce compliment avec fierté. Pour eux, la capitale a toujours été un centre de tendances où l’élégance et le raffinement sont cultivés depuis des générations. L’héritage colonial, combiné à l’influence des grandes villes européennes et du Moyen-Orient, a forgé une culture vestimentaire propre à Alger. Les rues animées de Didouche Mourad, Telemly ou Hydra témoignent de cette diversité de styles, où se mêlent modernité et traditions.
Cependant, d’autres internautes ont tenu à défendre l’élégance des habitants des autres villes du pays, tout comme Alger. « Nous aussi à Béjaïa, on est chics, il fallait passer nous voir pour le confirmer », a plaisanté une internaute en réponse à la vidéo. « Tous les Algériens sont chics », a ajouté un autre utilisateur, insistant sur le fait que l’élégance n’était pas l’apanage de la capitale. D’autres encore ont tenu à rappeler que certaines villes comme Oran, Tlemcen ou Constantine possèdent une forte identité vestimentaire et que le chic algérien se décline sous différentes influences, qu’elles soient méditerranéennes, sahariennes ou andalouses.
Mais au-delà des compliments et des réactions légères, la publication a aussi soulevé une vague de commentaires plus critiques. Certains internautes, visiblement agacés par cette comparaison, ont tenu à nuancer l’image idéale d’Alger. Ils ont rappelé que la capitale, comme toute grande métropole, abrite des contrastes frappants entre modernité et précarité. « À Alger, on trouve aussi un nombre incalculable de voyous… », a écrit un internaute, semblant vouloir contrebalancer l’image glamour que la vidéo de la touriste a renvoyée. D’autres ont mis en avant le fait que les styles vestimentaires varient énormément en fonction des quartiers et des milieux sociaux.
En réalité, la perception du « chic » est subjective et dépend largement du regard de celui qui l’observe. Pour une touriste européenne, Alger peut apparaître comme une ville où l’élégance est plus visible, notamment dans les quartiers huppés où les standards de la mode occidentale sont plus marqués. Mais pour un Algérien vivant à Oran, Constantine ou Béjaïa, l’élégance peut s’exprimer différemment, à travers des tenues plus traditionnelles ou un style plus ancré dans les cultures locales.
Chaque ville possède ses propres codes vestimentaires, influencés par son histoire, son climat et sa population. Oran, par exemple, est souvent associée à un style plus décontracté et méditerranéen, tandis que Tlemcen est réputée pour ses tenues traditionnelles raffinées, héritées de son passé andalou. Constantine, de son côté, conserve une élégance plus classique et sobre, notamment dans ses cercles intellectuels et artistiques.
Au final, ce simple compliment a déclenché un débat plus profond sur la diversité et l’identité algérienne. Loin d’être une simple question de mode, il reflète les dynamiques sociales et culturelles du pays. Si Alger est perçue comme un centre d’élégance, c’est en partie parce qu’elle concentre les influences extérieures et joue le rôle de vitrine du pays. Mais cela ne signifie pas pour autant que les autres villes sont en reste. Le chic en Algérie n’est pas une question de ville, mais d’individu et d’expression personnelle.
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