Les USA veulent une réconciliation Algérie – Maroc 

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Dans une déclaration qui n’est pas passée inaperçue sur la scène diplomatique maghrébine, Massad Boulos, conseiller du président américain Donald Trump pour les affaires africaines et moyen-orientales, a révélé que les États-Unis souhaitent activement jouer un rôle de médiateur dans le conflit opposant l’Algérie au Maroc. Ce message a été transmis dans un entretien accordé à la chaîne Al Arabiya, diffusé le vendredi 18 mars.

Dans un contexte de tension persistante entre les deux puissances du Maghreb, cette initiative américaine entend raviver l’espoir d’un dialogue constructif, même si les obstacles restent nombreux et profondément enracinés. Depuis août 2021, l’Algérie et le Maroc n’entretiennent plus de relations diplomatiques. La rupture, initiée par Alger, a été justifiée par une série de griefs accusant Rabat de provocations répétées. Cette cassure a figé tout espoir de rapprochement et a renforcé la rivalité politique, militaire et économique entre les deux États voisins. Pourtant, les États-Unis, acteur influent sur la scène internationale et allié traditionnel du Maroc, affichent désormais une volonté de tendre la main aux deux parties.

« Le Maroc est un allié des USA, mais on veut de meilleures relations avec l’Algérie. Il faut trouver une solution définitive au problème du Sahara Occidental, sachant que 200.000 réfugiés sahraouis se trouvent actuellement en Algérie, et que cette affaire remonte à près de 50 ans. Il faudrait trouver une solution qui arrangerait toutes les parties. », a notamment affirmé le conseiller Massad Boulos.

Massad Boulos estime donc que, malgré le soutien américain à la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, reconnu par l’administration Trump, cette position ne signifie pas un désintérêt pour le rapprochement entre Rabat et Alger. Il a précisé que Washington cherche une solution définitive et consensuelle à ce conflit, qui freine la stabilité régionale et affecte des milliers de vies humaines.

En évoquant la question sahraouie, le conseiller a souligné un fait souvent occulté : la situation de quelque 200.000 réfugiés sahraouis vivant actuellement en Algérie, une réalité humanitaire qui pèse dans le débat et que les États-Unis ne veulent plus ignorer. La volonté américaine d’œuvrer pour une paix durable semble donc reposer sur un équilibre entre ses relations historiques avec le Maroc et une nouvelle dynamique de dialogue avec l’Algérie.

L’objectif de Washington semble clair : promouvoir un apaisement entre Alger et Rabat afin de stabiliser le Maghreb, région stratégique située entre l’Europe, l’Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient.

Cette initiative pourrait également permettre aux États-Unis de renforcer leur image de partenaire impartial, malgré leur position passée sur le Sahara occidental. Car si le Maroc demeure un allié clé de l’Amérique, l’Algérie, riche en ressources naturelles et dotée d’un poids diplomatique important en Afrique, constitue également un interlocuteur stratégique pour Washington.

La médiation proposée cherche donc à équilibrer les intérêts, sans remettre en cause les alliances traditionnelles, mais avec une approche pragmatique, centrée sur les solutions. L’appel au dialogue, tel que formulé par Massad Boulos, intervient à un moment où l’Afrique du Nord est confrontée à de multiples défis, allant de la lutte contre le terrorisme à la crise migratoire, en passant par les enjeux climatiques et économiques.

Les prochaines semaines diront si cette tentative de médiation américaine ouvre un nouveau chapitre dans les relations entre les deux frères ennemis du Maghreb, ou si elle se heurtera, comme tant d’autres avant elle, aux réalités d’un conflit profondément enraciné.

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