Depuis plusieurs semaines, l’importation et le dédouanement des véhicules Toyota 4×4 en Algérie suscitent des interrogations et des inquiétudes. Cette situation a conduit le député indépendant Ali Ben Sebgag à interpeller le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzerd, lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale. La question soulevée portait sur le blocage de ces véhicules tout-terrain aux frontières maritimes et terrestres du pays, sans explication claire.
Selon le député, ces restrictions s’appliqueraient aux véhicules importés depuis des pays comme les Émirats arabes unis, la France et la Libye. Un arrêt soudain des importations qui a surpris de nombreux professionnels du secteur automobile, ainsi que les particuliers en attente de leur livraison.
Face à ces préoccupations, le ministre des Finances a tenu à apporter des éclaircissements. Il a précisé que les véhicules en question, qualifiés de « véhicules utilitaires », avaient été bloqués au port d’Alger en raison d’un problème administratif et technique lié à l’absence d’un certificat de conformité. Cette pièce est essentielle pour garantir que les véhicules respectent les normes en vigueur en Algérie et peuvent être mis en circulation en toute légalité.
Le ministre a expliqué que cette situation ne relevait pas directement des services de la douane, mais plutôt du ministère de l’Énergie et des Mines, seul habilité à trancher sur ce dossier d’un point de vue technique. Ce blocage a donc nécessité une analyse approfondie de la part des autorités compétentes afin de déterminer la marche à suivre.
Après examen du dossier par la primature, une décision a été prise : les services des douanes algériennes ont reçu des instructions pour procéder au dédouanement de ces véhicules, sous certaines conditions strictes. Désormais, les importateurs devront obligatoirement fournir l’original du certificat de conformité si le véhicule a été acheté directement auprès du constructeur ou d’un représentant officiel de la marque.
Pour les véhicules achetés via un concessionnaire agréé, il sera nécessaire de présenter un certificat de conformité délivré par les autorités compétentes du pays d’origine, ou toute autre documentation attestant que le véhicule est identique à ceux commercialisés sur le marché international. Cette mesure vise à renforcer le contrôle sur les importations et à s’assurer que les véhicules répondent aux normes de sécurité et d’émission de gaz en vigueur.
Cette clarification de la part du ministre des Finances met ainsi fin aux spéculations autour d’une interdiction totale des véhicules Toyota 4×4 en Algérie. Toutefois, la mise en place de ces nouvelles exigences administratives pourrait ralentir les importations et prolonger les délais de livraison pour les acheteurs algériens.
Dans un contexte où le marché automobile national connaît déjà des difficultés d’approvisionnement et une flambée des prix, ces restrictions ajoutent une contrainte supplémentaire pour les importateurs et les consommateurs. Plusieurs professionnels du secteur craignent que ces nouvelles procédures ne compliquent davantage l’accès à ces véhicules prisés, notamment par des professionnels et les habitants des régions enclavées.
Cette affaire illustre une fois de plus la complexité du marché automobile en Algérie, où les décisions administratives et les impératifs réglementaires ont un impact direct sur la disponibilité des véhicules et sur les prix pratiqués. Si les nouvelles règles permettent d’assurer un meilleur contrôle des importations, elles soulèvent néanmoins des préoccupations quant à leur mise en application et aux délais supplémentaires qu’elles pourraient engendrer.
Les prochains mois seront donc déterminants pour observer l’évolution de cette situation et mesurer son impact sur le marché automobile algérien. En attendant, les importateurs et les consommateurs espèrent que la mise en place de ces mesures ne se traduira pas par une hausse supplémentaire des prix et par une raréfaction des véhicules tout-terrain sur le marché.
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