L’euro remonte sur le marché noir; malgré la mise en place de bureaux de change officiel

euro taux de change marché noir Algérie nouvelle allocation touristique

Malgré l’annonce de l’introduction de bureaux de change officiels en Algérie, la valeur de l’euro a continué d’afficher une tendance à la hausse sur le marché noir algérien, ce qui soulève de nombreuses interrogations sur l’efficacité des nouvelles mesures économiques mises en place par le gouvernement. Le marché parallèle des devises reste un point sensible dans l’économie algérienne, et bien que ces nouveaux bureaux de change aient été créés pour lutter contre ce phénomène, les fluctuations du taux de l’euro montrent que des défis persistent.

Le 30 janvier 2025, la valeur de l’euro était échangée à 250 dinars à l’achat et 254 dinars à la vente, une tendance qui s’est poursuivie jusque début février, avec l’euro se négociant à 252 dinars à l’achat et 255 dinars à la vente. Ces chiffres témoignent d’une situation économique instable, où le dinar algérien semble perdre progressivement de la valeur face aux devises étrangères, notamment l’euro. En dépit des initiatives mises en place pour stabiliser le marché des devises, la réalité du terrain semble indiquer une persistance du marché parallèle, qui continue d’influencer les taux de change officiels.

L’Algérie a franchi une étape importante dans sa lutte contre le marché noir des devises avec la mise en place de bureaux de change officiels, une initiative visant à réguler le marché et à offrir une alternative légale pour les voyageurs. Ces bureaux ont été installés dans des lieux stratégiques, tels que l’aéroport international d’Alger et le port d’Alger, des points d’entrée majeurs dans le pays. Cette réforme s’inscrit dans une politique plus large de modernisation et de régulation des transactions monétaires en Algérie, dans le but de contrer l’influence du marché parallèle qui prospère depuis des années.

L’ouverture de ces bureaux de change interviendra incessamment. Ces nouveaux espaces permettent aux citoyens de procéder à des opérations de change de devises en toute sécurité et conformité avec la loi. Quatre bureaux de change sont situés dans la gare maritime du port d’Alger, et d’autres sont en cours de finalisation d’installation à l’aéroport international d’Alger. Ces points de change ont pour objectif de répondre aux besoins des voyageurs, en leur offrant une solution officielle et sécurisée pour l’échange de devises.

Cette initiative accompagne l’augmentation de l’allocation touristique à 750 euros pour les adultes et 300 euros pour les mineurs, une mesure qui vise à faciliter les déplacements à l’étranger. Toutefois, malgré cette augmentation, l’allocation reste insuffisante par rapport aux besoins réels des voyageurs, et cette décision n’a pas suffi à enrayer l’influence du marché parallèle. En effet, même si les bureaux de change officiels sont désormais accessibles, les taux proposés restent souvent moins compétitifs que ceux du marché informel, ce qui incite de nombreux citoyens à se tourner encore vers les réseaux parallèles pour effectuer leurs transactions.

L’ouverture de ces bureaux de change répond également à une nécessité économique impérieuse : réguler le marché des devises et limiter l’impact des pratiques informelles sur l’économie nationale. En Algérie, où le marché parallèle des devises a longtemps dominé, ces bureaux devraient permettre de récupérer une partie de ce marché, en offrant une alternative plus sécurisée et encadrée par les autorités. Cependant, pour que cette mesure soit véritablement efficace, plusieurs facteurs devront être pris en compte. La compétitivité des taux proposés, la confiance des citoyens dans ces nouvelles structures et la facilité d’accès aux bureaux de change seront des éléments déterminants.

La question demeure : ces réformes seront-elles suffisantes pour réduire l’influence du marché noir et stabiliser la valeur du dinar algérien face à l’euro et d’autres devises étrangères ? Si les taux proposés par les bureaux de change officiels restent inférieurs à ceux du marché noir, la réforme pourrait ne pas avoir l’impact escompté. Le succès de cette initiative dépendra également de la capacité des autorités à maintenir un contrôle strict sur le marché des devises et à assurer une mise en œuvre transparente des nouvelles règles.

En dépit de ces obstacles, l’Algérie semble déterminée à prendre le contrôle de son marché des devises. Le gouvernement a multiplié les efforts pour encadrer les transactions monétaires et lutter contre le marché informel. L’ouverture de bureaux de change officiels constitue une réponse concrète aux défis liés à la régulation des flux financiers dans le pays. Cependant, le véritable succès de cette initiative ne sera mesuré qu’à travers les résultats concrets sur le terrain, notamment en termes de compétitivité des taux de change et de la capacité des citoyens à adopter ces nouvelles pratiques sans avoir recours aux circuits parallèles.

Ainsi, bien que l’ouverture des bureaux de change représente un pas important vers la régulation des opérations en devises, il reste à savoir si cette réforme suffira à inverser la tendance actuelle du marché parallèle et à stabiliser les fluctuations de l’euro. Ce processus pourrait prendre du temps, mais il s’inscrit dans une démarche plus large de réformes économiques destinées à renforcer la stabilité du dinar et à structurer le secteur des devises en Algérie.

Lire également :

Dinar, billets en Algérie : une Algérienne de France raconte sa « drôle de mésaventure »

L’Allocation touristique à 750 euros disponible dans 4 bureaux de change

Passagers algériens humiliés à Roissy et à Orly : la France réplique