L’influenceur algérien connu sous le nom de « Doualemn » reste en rétention administrative, après que la cour d’appel de Paris ait rejeté le recours de ses avocats contre l’ordonnance prolongeant son placement en centre de rétention. Le 15 janvier 2025, les avocats de l’influenceur ont confirmé cette décision, précisant que la rétention serait prolongée pour une période de 26 jours supplémentaires. Cette prolongation intervient dans un contexte où les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie sont particulièrement élevées, et les avocats de « Doualemn » ont exprimé leurs regrets concernant cette décision qu’ils perçoivent comme une conséquence de la crise en cours entre les deux pays.
Selon Jean-Baptiste Mousset et Marie David-Bellouard, les avocats de l’influenceur, cette prolongation de la rétention « ne préjuge en rien de la culpabilité » de leur client et n’affecte pas la légalité de l’arrêté d’expulsion qui a été émis contre lui. En effet, « Doualemn », âgé de 59 ans, est toujours présumé innocent des faits qui lui sont reprochés. Les avocats ont souligné que cette décision ne doit pas être interprétée comme une condamnation. De plus, ils ont introduit un référé suspension à l’encontre de l’arrêté d’expulsion, lequel sera examiné par le tribunal administratif de Paris dans les jours à venir.
L’influenceur avait été interpellé dans l’Hérault après avoir publié une vidéo sur la plateforme TikTok. Dans cette vidéo, il appelait à « donner une sévère correction » à un homme supposé résider en Algérie. Cette vidéo a provoqué l’indignation et a conduit à son signalement par le maire de Montpellier et le préfet de l’Hérault. Selon le parquet, cette vidéo constituait une incitation à la violence, ce qui a justifié l’interpellation de « Doualemn ». Il est désormais poursuivi pour « provocation à commettre un crime » et sera jugé le 24 février 2025.
L’affaire a pris une tournure diplomatique complexe lorsque la France a tenté d’expulser « Doualemn » vers son pays d’origine, l’Algérie. Cependant, l’Algérie a refusé de recevoir l’influenceur, obligeant l’avion qui devait le transporter à faire demi-tour. Cette situation a exacerbé les tensions entre les deux pays, avec des répercussions sur la gestion du dossier par les autorités françaises. L’Algérie, par son refus d’accueillir « Doualemn », a montré son désaveu de cette mesure, ce qui complique davantage la situation.
Les avocats de « Doualemn » estiment que leur client est devenu un symbole de cette crise diplomatique. Ils affirment que sa rétention, prolongée de manière artificielle, est le résultat de cette tension entre la France et l’Algérie. Pour eux, cette situation soulève la question de l’usage des centres de rétention, qui sont censés être des lieux temporaires destinés à placer les personnes étrangères en attente d’expulsion, et non pour des périodes prolongées sans perspective claire d’éloignement.
Cette affaire suscite également des interrogations sur la liberté d’expression et les limites de l’usage des réseaux sociaux. « Doualemn », influenceur populaire sur TikTok, est désormais au centre d’un débat plus large sur le rôle des plateformes numériques dans la propagation de discours potentiellement incitatifs à la violence. Alors que le jugement de l’influenceur approche, de nombreuses voix s’élèvent pour demander une clarification sur les responsabilités des utilisateurs de ces réseaux et sur la manière dont les autorités traitent ces incidents.
En attendant son procès prévu pour le 24 février, « Doualemn » reste en rétention administrative, et l’issue de son recours pourrait bien avoir des implications sur la gestion des cas similaires à l’avenir. Si la tension entre la France et l’Algérie se poursuit, il est possible que cette affaire prenne des dimensions encore plus complexes, sur le plan diplomatique et juridique. Pour l’heure, l’influenceur attend de connaître le résultat du référé suspension, et le tribunal administratif devra se prononcer sur la légalité de son expulsion.
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