L’influenceur Mahdi Berrai ruine (encore) l’image des Algériens en France

Mahdi Berrai

Mahdi Berrai, influenceur algérien suivi par 1,4 million de personnes sur TikTok, est de nouveau au centre d’une polémique six mois après sa condamnation. L’homme, placé sous Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), s’est filmé dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux en train d’insulter et de menacer les policiers. Cette publication a immédiatement suscité une réaction du ministère de l’Intérieur, qui a signalé le contenu sur la plateforme Pharos, dédiée aux signalements de contenus illicites sur internet.

Dans la vidéo, Mahdi Berrai profère des insultes en arabe contre les forces de l’ordre et l’État. « Ils lui font des attouchements, c’est un p* ce policier », lance-t-il, en filmant un homme en train de se faire fouiller. Il ajoute ensuite : « Vas-y, frappe le policier, frappe-le avec ta ceinture ! » avant de conclure par un « N**** l’État ». La violence des propos a provoqué l’indignation de nombreux internautes et des représentants des forces de l’ordre.

L’affaire n’est pas sans précédent pour Mahdi Berrai. En janvier 2025, il avait été condamné à huit mois de prison ferme pour apologie du terrorisme. Quelques mois plus tard, en juin 2025, il avait été interpellé au CRA de Mesnil-Amelot, pour avoir continué à faire l’apologie du terrorisme depuis sa cellule de Villepinte. Malgré ces condamnations et son statut de ressortissant en situation irrégulière, Mahdi B. est toujours présent sur le territoire français, ce qui alimente un débat sur l’efficacité des mesures d’expulsion.

Cette situation a provoqué la colère de certains syndicats policiers. Éric Henry, délégué national de l’Alliance Police Nationale, a dénoncé l’impuissance de l’État : « On constate l’impuissance de l’État, avec un individu qui est en situation irrégulière, qui menace le pays et qui reste malgré tout sur le territoire parce qu’on n’arrive pas à l’expulser, à le reconduire à son pays d’origine. Cela démontre encore une fois malheureusement que notre pays n’est pas assez fort. »

Outre les préoccupations sécuritaires, ce type de comportement nuit également à l’image des Algériens en France. Alors que la communauté algérienne représente un lien culturel et social important entre les deux pays, les agissements de Mahdi B. risquent de renforcer des stéréotypes négatifs et de créer des tensions supplémentaires, tant sur le plan médiatique que dans les relations avec les institutions françaises.

Le ministère de l’Intérieur a réagi rapidement en signalant la vidéo sur Pharos. Cette initiative a été saluée par Éric Henry, qui précise : « Le ministère de l’Intérieur est dans son rôle. Mais derrière il y a la problématique de l’expulsion, cela nous dépasse nous les policiers, il s’agit de la politique étrangère, c’est la diplomatie, et c’est au plus haut niveau de l’État avec les autorités algériennes que cela se décide. »

La diffusion de la vidéo intervient dans un contexte de relations tendues entre Paris et Alger, qui perdurent depuis plusieurs mois. La situation de Mahdi B. soulève de nouvelles interrogations sur les mécanismes de reconduite à la frontière et la coordination entre les autorités françaises et algériennes. Elle illustre également le rôle et l’influence des réseaux sociaux, capables de propager instantanément des comportements qui peuvent avoir des répercussions sur l’image d’une communauté entière.