La gestion de l’eau dans les quartiers de logements relevant du dispositif de vente-location de l’Agence nationale pour l’amélioration et le développement du logement (AADL) va connaître une transformation notable, à l’exception d’Alger. Ce changement concerne la répartition des compétences en matière de gestion des réseaux hydrauliques, qui sera désormais assurée par l’Algérienne des Eaux (ADE) dans plusieurs wilayas du pays. Le processus, piloté dans un cadre officiel et structuré, a débuté par la signature d’un protocole d’accord samedi 3 mai à Alger, en présence de deux ministres clés : celui de l’Hydraulique, Taha Derbal, et celui des Finances, Abdelkrim Boudraâ. Si Alger a servi de cadre pour cet événement, la capitale elle-même ne fait pas partie des wilayas concernées par le changement.
L’AADL, en tant qu’acteur majeur dans le secteur du logement en Algérie, a souligné que ce transfert progressif de gestion de l’eau vers l’ADE se fera dans le respect d’un calendrier établi et selon des critères techniques stricts. Un audit approfondi est d’ores et déjà prévu dans chaque wilaya où ce transfert est envisagé, afin de garantir que les infrastructures existantes sont aptes à être intégrées aux systèmes de l’ADE. Les équipes en charge de cette opération seront composées d’experts de l’ADE et de la filiale de l’AADL, Gest-Immo. Ce travail d’évaluation vise à s’assurer que les installations actuelles sont non seulement opérationnelles mais également conformes aux normes exigées.
Une fois cet audit finalisé, un accord de gestion spécifique sera conclu entre l’AADL et les directions locales de l’ADE pour chaque wilaya concernée. Le but de cette initiative est double : améliorer la qualité du service offert aux habitants des logements AADL, et garantir une continuité sans faille dans l’approvisionnement et la gestion des eaux. Il est important de noter que cette opération ne touchera pas Alger, puisque la gestion de l’eau dans cette ville est déjà confiée à un opérateur spécialisé distinct. C’est également le cas dans d’autres grandes wilayas comme Tipaza, Oran et Constantine, elles aussi exclues de ce changement de gestion.
En dehors de ces zones, l’ADE sera chargée d’assurer une mission qui, jusqu’à présent, relevait des compétences internes à l’AADL. Cela signifie une centralisation des services hydrauliques dans les zones concernées, avec pour ambition une meilleure maîtrise des ressources et une optimisation de la qualité des prestations. La coordination entre les deux entités – AADL et ADE – devra ainsi être renforcée pour répondre aux attentes des résidents, qui comptent sur un service fiable et réactif dans leur quotidien.
La ville d’Alger, bien qu’elle ait accueilli la cérémonie de signature, ne verra donc pas de changement immédiat pour ce qui est de la gestion de l’eau dans les cités AADL. Cette exclusion n’est pas anodine, puisque la spécificité du réseau de la capitale impose une gestion par des opérateurs historiques ou déjà en place, souvent dans le cadre de partenariats publics-privés déjà opérationnels. L’AADL, en recentrant ses efforts sur les autres wilayas, entend ainsi rationaliser ses ressources tout en renforçant ses partenariats techniques avec l’ADE. La démarche fait également écho à une volonté plus large de modernisation des services publics en Algérie, notamment dans le secteur du logement.
Cette nouvelle collaboration permettra donc à l’ADE d’intervenir dans des quartiers AADL où elle n’était pas active jusque-là, tout en maintenant une coordination étroite avec l’AADL pour que la transition se fasse sans perturber les résidents. Il s’agit d’un exemple concret de transfert de compétence entre deux institutions nationales, destiné à améliorer la vie quotidienne des citoyens, tout en garantissant un cadre réglementaire clair et adapté. Si Alger reste à l’écart de ce nouveau dispositif de l’AADL, l’opération dans les autres wilayas marque une avancée stratégique dans la gestion urbaine des ressources en eau, dans un pays où les besoins en infrastructures fiables et durables restent un enjeu majeur.