Logements en Algérie : après l’AADL, le LPP va faire son grand retour

AADL pour immigrés en 2024 LPP

Le gouvernement algérien semble préparer le terrain pour relancer le programme de Logement Promotionnel Public (LPP). Lors d’une réunion présidée par le Premier ministre Nadir Larbaoui, il a été décidé de revoir le cadre juridique régissant ce programme. Le communiqué publié par le Premier ministère indique qu’un projet de décret exécutif, visant à clarifier les conditions et modalités d’acquisition de ces logements, a été examiné. Cette révision du décret laisse envisager un retour du programme, dont la première édition avait vu le jour en 2013.

Le ministre de l’Habitat, Mohamed Tarek Belaribi, avait déjà laissé entendre cette possibilité. En mai dernier, lors du Salon Batimatec 2024, il avait annoncé que la relance du LPP interviendrait après le lancement du programme AADL 3, sans toutefois fournir de date précise. La révision du cadre juridique semble confirmer cette intention. À l’instar du programme AADL, qui avait vu son décret révisé avant le début des inscriptions en juillet 2024, le LPP pourrait suivre une trajectoire similaire, avec une nouvelle version adaptée aux réalités actuelles.

Le programme de logement promotionnel public, initialement lancé sous l’égide d’Abdelmadjid Tebboune en 2014, avait pour vocation de répondre aux besoins de la classe moyenne. Il s’adressait principalement aux citoyens dont les revenus dépassaient les plafonds exigés pour accéder aux logements sociaux ou aux programmes AADL, mais qui ne disposaient pas des moyens financiers nécessaires pour acheter un bien immobilier sur le marché privé. Ce programme offrait ainsi une solution pour de nombreux ménages à revenus intermédiaires, en leur permettant de bénéficier de logements de qualité à des prix abordables.

Le décret exécutif en vigueur, datant de 2018, stipule que les bénéficiaires du programme LPP doivent avoir des revenus compris entre six et trente fois le Salaire National Minimum Garanti (SNMG). Cela diffère du programme AADL, qui fixe un plafond à six fois le SNMG, excluant ainsi certaines franges de la population. Cette spécificité du LPP permet de répondre aux attentes de ceux qui se situent entre les deux catégories de revenus, leur offrant une opportunité d’acquisition de logement qui leur était auparavant inaccessible.

Cependant, une question importante demeure : les prix des logements LPP vont-ils augmenter lors de cette nouvelle édition ? Lors de la première version du programme, le prix du mètre carré était fixé à 95 000 DA hors taxes, soit environ 101 650 DA TTC. Mais depuis, le coût des matériaux de construction a connu une hausse significative, comme l’a reconnu Mohamed Tarek Belaribi. Ce facteur avait déjà entraîné une augmentation des prix dans le cadre du programme AADL 3. Il est donc probable que les prix du LPP soient également revus à la hausse, afin de compenser l’inflation des coûts de construction.

Toutefois, le ministère de l’Habitat pourrait introduire certaines mesures pour alléger cette hausse et rendre ces logements accessibles au plus grand nombre. La numérisation des inscriptions, qui a déjà été testée avec le programme AADL 3, pourrait également être appliquée au LPP. Cela permettrait de simplifier le processus pour les citoyens et d’éviter les longues files d’attente ou les démarches administratives complexes. Néanmoins, cette transition vers le numérique n’a pas été sans heurts lors de la mise en place du programme AADL 3. De nombreux problèmes techniques avaient été soulevés, et il sera impératif pour le ministère de résoudre ces dysfonctionnements afin d’assurer une meilleure gestion du LPP.

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L’inscription au programme AADL 3 impossible depuis la France

Logements, AADL 3 : une énorme facilité mise en place

La relance du programme LPP est donc attendue avec impatience par une partie de la population, qui voit en ce dispositif une opportunité de réaliser leur rêve d’accéder à la propriété. Avec la révision du cadre juridique et la possible adaptation des prix en fonction des réalités économiques actuelles, le gouvernement semble déterminé à redonner un nouveau souffle à ce programme. Il reste maintenant à savoir quelles seront les conditions exactes et les modalités d’accès à ces logements, et si elles seront suffisamment attractives pour convaincre les potentiels acquéreurs. Une chose est sûre, la relance du LPP pourrait marquer une nouvelle ère pour la politique de logement en Algérie, en offrant à la classe moyenne une solution concrète face aux défis de l’immobilier.