Les logements en Algérie demeurent une question brûlante, et le récent coup de gueule du wali d’Oran, Samir Chibani, contre l’Agence nationale de l’Amélioration et du Développement du Logement (AADL) en est une illustration frappante. Lors d’une visite d’inspection au pôle urbain Ahmed Zabana à Misserghine, le responsable n’a pas mâché ses mots face aux défaillances qu’il a constatées sur le terrain. Le Wali a critiqué ouvertement la gestion chaotique de l’Agence nationale de l’Amélioration et du Développement du Logement (AADL), allant jusqu’à qualifier l’entreprise de « défaillante sur tous les plans ».
En effet, des centaines de malfaçons, des fuites d’eau inexpliquées et une absence flagrante de gestion efficace sont autant de problèmes qu’il a mis en lumière devant les caméras. Le message était clair : l’AADL est pointée du doigt pour sa mauvaise gestion et son incapacité à assurer un cadre de vie décent aux habitants des logements qu’elle a construit.
L’ampleur des malfaçons relevées dans les logements de l’AADL à Ahmed Zabana suscite la colère des habitants qui, pour beaucoup, se sentent abandonnés. La situation est d’autant plus inacceptable que des milliards de dinars sont dépensés pour garantir un accès correct aux services essentiels, notamment l’eau potable. Le wali n’a pas caché son indignation en voyant des fuites d’eau massives alors que de nombreux foyers doivent composer avec une distribution irrégulière. « C’est un scandale que des habitants doivent endurer des pannes répétées alors que l’eau se perd dans les canalisations », a-t-il déclaré devant une assistance stupéfaite. Il a également fait remarquer l’absence notable des responsables de l’AADL lors de cette inspection, un fait qu’il a interprété comme un signe de désintérêt total pour les doléances des citoyens.
Les habitants du pôle urbain Ahmed Zabana, qui comptent désormais plus de 40 000 personnes, expriment une frustration grandissante. Beaucoup d’entre eux ont accédé à ces logements dans l’espoir d’améliorer leurs conditions de vie, mais la réalité est bien différente. En plus des problèmes liés à l’eau, des infrastructures insuffisantes et une accumulation d’ordures viennent ternir le quotidien des habitants. Pour y remédier, les autorités locales ont décidé de prendre des mesures concrètes. Une vaste campagne de nettoyage a été organisée, mobilisant une centaine de camions pour le ramassage des déchets. Cette initiative, bien que louable, ne résout pas le fond du problème, à savoir une mauvaise gestion structurelle de l’AADL.
Le wali d’Oran a souligné que le développement de Misserghine, avec l’essor du pôle urbain Ahmed Zabana, nécessite une implication plus forte des organismes étatiques. Il a proposé la mise en place d’un centre d’enfouissement technique sur une superficie de 38 hectares afin d’assurer une meilleure gestion des déchets. Cette solution, selon lui, pourrait constituer un véritable tournant dans la gestion environnementale de la zone. Toutefois, il a insisté sur l’importance de la sensibilisation des citoyens. « L’environnement n’est pas seulement du ressort du wali ou des responsables, c’est l’affaire de tout le monde », a-t-il déclaré.
La gestion de l’AADL continue de faire débat en Algérie, et le cas d’Ahmed Zabana n’est que l’exemple le plus récent d’une série de dysfonctionnements qui minent la réputation de l’entreprise. Les citoyens attendent des actes concrets pour résoudre ces problèmes récurrents. Si des solutions ne sont pas trouvées rapidement, la colère populaire risque d’enfler davantage et de mettre encore plus de pression sur les autorités. En attendant, les habitants du pôle urbain Ahmed Zabana doivent composer avec un quotidien parsemé d’obstacles, dans l’espoir que les paroles du wali ne resteront pas sans effet.
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