Londres a de nouveau été le théâtre d’un incident qui relance le débat sur la fiabilité du système carcéral britannique. Un détenu algérien, nommé Brahim Kaddour-Cherif, âgé de 24 ans, a été arrêté mardi 3 novembre 2025 à Londres après quatre jours de cavale. Cet Algérien avait été libéré par erreur de la prison de Wandsworth, à Londres, un établissement déjà critiqué pour ses dysfonctionnements internes. L’affaire a provoqué une vive réaction au Royaume-Uni et suscité de sérieuses interrogations sur la manière dont sont gérées les libérations dans les établissements pénitentiaires.
Selon les informations relayées par Le Figaro, le 29 octobre 2025, Brahim Kaddour-Cherif, citoyen algérien, a été relâché par inadvertance, bien qu’il ait encore plusieurs peines à purger. Sa libération, due à une erreur administrative, n’est pas un cas isolé mais s’inscrit dans une série d’incidents similaires qui mettent à mal la crédibilité des services pénitentiaires britanniques. Le détenu algérien avait été condamné pour tentative de cambriolage, agression et atteinte à la pudeur. En 2024, il avait été jugé coupable et devait accomplir une peine assortie de travaux d’intérêt général, en plus d’être inscrit au registre des délinquants sexuels. Son dossier mentionnait également une procédure d’expulsion, son visa touristique ayant expiré depuis 2019.
Quelques jours après sa libération, la police de Londres a mobilisé d’importants moyens pour retrouver l’Algérien. Les autorités craignaient qu’il tente de fuir le pays ou de commettre de nouveaux délits. L’enquête a permis de localiser Brahim Kaddour-Cherif dans le nord de Londres, où il a finalement été arrêté sans incident. La police a indiqué que l’individu avait opposé une certaine résistance lors de son interpellation et aurait agressé un secouriste pendant sa fuite. L’Algérien, désormais placé en détention, fait face à de nouvelles accusations, notamment pour évasion, agression et violation des conditions de sa précédente condamnation.
Le 3 novembre 2025, la Metropolitan Police a confirmé l’arrestation du jeune homme et a reconnu qu’il s’agissait d’un « cas grave » mettant en lumière les failles du système. La direction de la prison de Wandsworth, déjà critiquée pour d’autres incidents similaires, a été convoquée pour rendre des comptes au ministère de la Justice britannique. L’affaire a rapidement pris une dimension politique, plusieurs députés appelant à une réforme en profondeur de la gestion des établissements pénitentiaires à Londres et dans l’ensemble du pays.
Ce cas n’est pas isolé. Un rapport officiel a révélé que 262 détenus ont été libérés par erreur en Angleterre et au Pays de Galles entre mars 2024 et mars 2025, soit une hausse spectaculaire de 128 % par rapport à l’année précédente. Ces chiffres, jugés alarmants, montrent l’ampleur du problème. Selon le même rapport, la plupart de ces erreurs seraient dues à des défaillances administratives, à l’absence de systèmes numériques performants et à la persistance de procédures manuelles encore en vigueur dans plusieurs prisons. Dans certains établissements, les registres sont encore tenus sur papier, augmentant le risque d’erreurs humaines.
Le ministre britannique de la Justice, David Lammy, a réagi publiquement à ces révélations. Il a exprimé sa profonde préoccupation face à la multiplication des erreurs de libération et a reconnu la nécessité urgente de moderniser le système carcéral. « Je suis consterné par le nombre de libérations par erreur que cela entraîne », a-t-il déclaré, promettant une réforme structurelle pour renforcer la sécurité et prévenir de nouveaux incidents. Londres, qui cherche à restaurer la confiance du public dans ses institutions pénitentiaires, envisage désormais de digitaliser l’ensemble de ses bases de données et de renforcer les contrôles internes avant toute libération de détenus.