Lourdement condamné en Tunisie, Bernard Henri-Lévy s’en prend à l’Algérie

Bernard Henri-Lévy Algérie

Une onde de choc judiciaire a secoué la scène politique tunisienne avec la conclusion d’un procès qualifié d’historique, tant par son ampleur que par la nature des peines infligées. À Tunis, un tribunal a prononcé des condamnations d’une sévérité rarement vue, allant jusqu’à soixante-six ans de prison à l’encontre d’une quarantaine de prévenus jugés pour « complot contre l’État » et atteinte à la sécurité du président Kaïs Saïed. Cette affaire retient l’attention non seulement par les profils des accusés, dont plusieurs figures politiques et intellectuelles de renom, mais également par la présence parmi les condamnés d’un nom bien connu à l’international, y compris en Algérie : Bernard Henri-Lévy.

Le philosophe et écrivain français a été condamné à trente-trois ans de réclusion dans ce procès, au cours duquel les charges portaient sur des accusations graves de « complot contre la sûreté de l’État » et « adhésion à un groupe terroriste ». Ces chefs d’accusation ont été confirmés par un responsable du Parquet antiterroriste cité par les médias locaux, bien que certains avocats aient fourni une liste alternative mentionnant des peines allant de quatre à soixante-six ans, tout en soulignant qu’elle était transmise « sous réserve de confirmation officielle ». Le procès a duré plusieurs mois et s’est déroulé dans une atmosphère tendue, marquée par des tensions politiques croissantes dans le pays et un climat de défiance envers certaines figures du pouvoir. Beaucoup des accusés, dont des ex-ministres, des avocats, des entrepreneurs et des opposants de premier plan, étaient emprisonnés depuis deux ans, certains étant toujours en détention, d’autres ayant fui le pays.

Alors que les condamnés ont toujours la possibilité de faire appel des peines qui leur ont été infligées, l’affaire continue de provoquer des remous au-delà des frontières tunisiennes. Bernard Henri-Lévy, de son côté, a préféré détourner le débat. Lors d’une intervention sur BFM TV, au lieu de commenter directement sa condamnation en première instance, Bernard Henri-Lévy a choisi de cibler un autre pays d’Afrique du Nord : l’Algérie. Ses propos, prononcés avec fermeté et à haute voix, ont fait l’effet d’une provocation politique calculée. « La France n’a aucune raison de se coucher devant l’Algérie. Monsieur Retailleau a entièrement raison au sujet de sa fermeté », a-t-il déclaré, réagissant indirectement à la position de Paris sur certains dossiers diplomatiques sensibles avec Alger. Les paroles de Bernard Henri-Lévy ont été largement reprises sur les réseaux sociaux et dans les médias, déclenchant une vague de commentaires aussi bien en France qu’en Algérie.

L’intervention de Bernard Henri-Lévy n’est pas passée inaperçue, notamment en raison du contexte géopolitique tendu entre la France et l’Algérie, marqué ces derniers mois par des échanges parfois froids et des divergences sur les questions mémorielles, les migrations et les intérêts régionaux en Afrique. Sa sortie médiatique soulève de nombreuses interrogations quant à ses intentions et au timing de ses propos, alors même qu’il fait l’objet d’une lourde condamnation dans un pays voisin. Les observateurs s’interrogent également sur la nature de son implication présumée dans l’affaire tunisienne, un dossier particulièrement opaque et politiquement chargé, où les contours du complot allégué demeurent encore flous dans l’opinion publique.

Les recours annoncés par les défenseurs ne devraient pas tarder à être déposés, tandis que le débat reste animé autour des libertés publiques, de l’indépendance de la justice et du rôle des intellectuels dans les conflits politiques régionaux. Pendant ce temps, l’attitude de Bernard Henri-Lévy, marquée par un silence sur sa condamnation et une attaque verbale contre l’Algérie, ne cesse d’alimenter les controverses. Le philosophe français, loin de chercher à calmer les tensions, semble au contraire entretenir une posture provocatrice, dont les échos continueront à se faire entendre bien au-delà des frontières françaises et maghrébines.

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