Lunaire ! Xavier Driencourt veut fermer les consulats d’Algérie en France

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Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, a relancé le débat sur l’accord franco-algérien de 1968, un texte qui régit les conditions de séjour des ressortissants algériens en France. Lors d’unnte e réceinterview accordée au Figaro Magazine, il a exprimé des critiques virulentes contre cet accord, le qualifiant de source d’inégalités dans la gestion migratoire entre les deux pays. À travers ses déclarations, il a formulé des propositions radicales, parmi lesquelles figure la fermeture de certains consulats d’Algérie en France, une mesure qui ne manque pas de faire polémique.

L’accord de 1968 est un pilier des relations migratoires entre la France et l’Algérie. Il accorde aux ressortissants algériens des droits spécifiques en matière de séjour, de travail étudiant et de regroupement familial, des avantages que Driencourt juge « disproportionnés » par rapport à ceux accordés aux ressortissants d’autres pays. Selon lui, ce cadre juridique serait « obsolète et inadapté aux défis actuels de la gestion migratoire ». Il critique notamment « la facilité avec » laquelle certains Algériens, entrant initialement avec des visas touristiques, parviennent à régulariser leur situation grâce aux dispositions de cet accord. Ce qui est bien évidemment faux. Un ressortissant algérien titulaire d’un visa type C ne peut en aucun cas bénéficier d’un titre de séjour en France.

Pour Driencourt, moderniser cet accord est une priorité. Il propose ainsi des mesures fortes pour rééquilibrer les relations bilatérales. Parmi celles-ci, il plaide pour une réduction drastique du nombre de visas accordés aux Algériens, rappelant une initiative similaire menée sous sa direction à Alger. Durant son mandat, le nombre de visas délivrés avait chuté de 413 000 à 260 000 en un an, une baisse qu’il considère comme un signal clair à l’égard des autorités algériennes.

Toutefois, sa proposition la plus audacieuse est la fermeture temporaire de certains consulats d’Algérie en France. Il justifie cette idée comme un moyen de pression destiné à contraindre Alger à collaborer davantage, notamment sur la délivrance des laissez-passer consulaires nécessaires pour faciliter le retour des ressortissants en situation irrégulière. « On pourrait convoquer tous les consuls algériens, les rappeler à l’ordre, voire fermer un ou deux consulats pour l’exemple », a-t-il déclaré. Cette approche vise à illustrer la capacité de la France à prendre des mesures fermes face à ce qu’il perçoit comme « une inertie diplomatique de la part de l’Algérie ».

L’ancien ambassadeur propose également d’abroger l’échange de lettres signé en 2007, qui dispense les détenteurs de passeports diplomatiques algériens de l’obligation de visa pour entrer en France. Selon lui, cette mesure pourrait être mise en œuvre rapidement et sans nécessiter de grandes consultations, ce qui en ferait une action à fort impact symbolique.

Au-delà de ces aspects migratoires, Driencourt soulève des préoccupations liées aux flux financiers et immobiliers impliquant l’Algérie. Il appelle à une surveillance accrue des investissements immobiliers dans des zones prisées comme Paris et Neuilly-sur-Seine, suspectant certains transferts d’être liés à des circuits peu transparents. Il évoque également des institutions comme la Grande Mosquée de Paris, qu’il perçoit comme exerçant une influence notable sur les relations bilatérales.

Sur le plan diplomatique, Xavier Driencourt suggère d’utiliser l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Algérie comme un outil pour inciter Alger à renforcer sa coopération avec Paris. Une renégociation de cet accord pourrait, selon lui, aligner les politiques migratoires et économiques des deux parties tout en exerçant une pression supplémentaire sur le gouvernement algérien.

Cependant, l’ancien ambassadeur reconnaît que la révision ou l’abrogation de l’accord de 1968 relève exclusivement des prérogatives du président de la République française. Il appelle à une réflexion stratégique pour réévaluer cet accord dans un contexte où les relations franco-algériennes connaissent des tensions récurrentes.

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