À l’approche des examens nationaux du BEM et du baccalauréat 2025, l’Algérie renforce son arsenal contre la triche, un phénomène devenu récurrent ces dernières années, notamment avec l’usage de technologies discrètes et de plus en plus sophistiquées. Afin d’assurer l’intégrité des épreuves, les autorités ont annoncé l’introduction généralisée de détecteurs de métaux dans tous les centres d’examen du pays. Cette initiative est accompagnée d’un programme de formation express destiné aux agents de sécurité et de prévention, qui seront en première ligne pour faire appliquer ces nouvelles règles.
Cette nouveauté est le fruit d’un constat préoccupant. Malgré les efforts déjà déployés dans le passé, la triche continue de nuire à la crédibilité du système éducatif algérien. Des cas ont été signalés à plusieurs reprises, où des sujets ont été photographiés et diffusés quelques minutes à peine après leur remise aux candidats. Cette situation met en péril l’égalité des chances et alimente une forme de méfiance à l’égard des résultats officiels. C’est dans ce contexte que l’Algérie a décidé de passer à la vitesse supérieure.
Les formations prévues à cet effet se dérouleront sur une journée ou une journée et demie et viseront à former les agents à l’usage précis des détecteurs de métaux, des outils souvent présents mais rarement utilisés dans le passé. Les autorités souhaitent ainsi éviter les erreurs de manipulation et garantir une application stricte et uniforme sur l’ensemble du territoire national. Ces détecteurs permettront de repérer tout appareil interdit susceptible d’être utilisé à des fins de triche pendant les examens.
Les examens concernés par ces mesures de sécurité accrues sont le brevet d’enseignement moyen, prévu du 1er au 3 juin, et le baccalauréat, programmé du 15 au 19 juin 2025. Avant ces dates, les élèves passeront également par des examens blancs entre le 18 et le 22 mai. La fin du cycle primaire, quant à elle, se déroulera du 11 au 13 mai. Ces échéances mobiliseront des milliers d’agents, d’enseignants, de surveillants et de membres de l’administration scolaire, tous impliqués dans la surveillance et le bon déroulement des épreuves.
Le ministère de l’Éducation nationale, en partenariat avec l’Office national des examens et concours (ONEC), a décidé d’encadrer de manière rigoureuse la répartition des rôles entre les différents intervenants le jour J. Chaque acteur saura exactement ce qu’il a à faire, pour éviter tout flottement ou zone d’ombre. Cette coordination s’inscrit dans une volonté plus large de rendre les examens en Algérie non seulement équitables, mais aussi inviolables.
Il est également important de rappeler que la loi sanctionne sévèrement la triche en Algérie. Depuis 2020, une législation spécifique, la loi n°06/20 du 28 avril, encadre les cas de fraude lors des examens officiels. Selon l’article 9 de cette loi, toute personne impliquée dans un acte de triche, qu’il s’agisse d’un élève ou d’un membre du personnel éducatif, s’expose à des poursuites judiciaires. Ces sanctions ont pour but de décourager toute tentative de contournement des règles et de renforcer la légitimité du processus éducatif en Algérie.
Une autre donnée marquante illustre l’ampleur de l’enjeu : plus de 10 000 détenus sont inscrits aux examens du BEM et du baccalauréat cette année. Cette participation massive montre que les examens scolaires dépassent le simple cadre académique. Ils représentent une chance de réinsertion, un espoir pour de nombreux Algériens, qu’ils soient à l’école, dans des établissements spécialisés ou dans des centres de détention.
L’Algérie, en mettant en place ces nouvelles mesures contre la triche, affirme sa détermination à assainir l’environnement des examens et à redonner confiance dans la valeur des diplômes nationaux. L’introduction des détecteurs de métaux dans les centres d’examen n’est pas seulement un acte préventif ; elle s’inscrit dans une stratégie plus large visant à moderniser le système éducatif, à restaurer l’égalité des chances et à affirmer que la triche, sous toutes ses formes, n’a plus sa place dans l’école algérienne.