Emmanuel Macron est une nouvelle fois sous le feu des critiques. Cette fois, c’est Jordan Bardella, président du Rassemblement National, qui fustige l’attitude du chef de l’État à l’égard de deux dirigeants étrangers : Vladimir Poutine et Abdelmadjid Tebboune. Lors d’une interview sur Europe 1 et CNews, le leader du RN n’a pas mâché ses mots. « Emmanuel Macron se montre fort et dur avec Vladimir Poutine, mais il est docile et faible avec Abdelmadjid Tebboune », a-t-il lancé, dénonçant un « paradoxe incommensurable » dans la diplomatie française.
Pour Jordan Bardella, l’Algérie profite d’une relation déséquilibrée avec la France, notamment en matière migratoire. « L’Algérie mène une politique hostile à l’égard de la France et de ses intérêts, notamment en refusant de récupérer ses ressortissants », a-t-il affirmé. Il accuse ainsi Alger d’exploiter « une rente mémorielle » pour asseoir la légitimité de son régime, tout en imposant ses conditions à Paris. « Le bras de fer diplomatique, en réalité, n’est pas mené face à l’Algérie », a-t-il déploré, estimant que la France n’adopte pas une posture suffisamment ferme dans ses relations avec ce pays.
Les tensions entre Paris et Alger ne sont pas nouvelles, mais elles se sont amplifiées ces derniers mois. En juillet dernier, la position de la France sur le Sahara occidental a jeté un froid supplémentaire sur les relations bilatérales. Emmanuel Macron avait alors affiché son soutien à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine, une position rejetée par Tebboune, qui soutient les revendications du Front Polisario. Cette décision a engendré une crispation diplomatique, avec des répercussions directes sur les échanges entre les deux pays.
La question migratoire est un autre point de friction majeur entre Macron et Tebboune. Jordan Bardella a évoqué un récent incident où des ressortissants algériens expulsés de France ont été refusés par les autorités algériennes et renvoyés sur le territoire français. « Ce cas démontre l’incapacité de l’État à renvoyer en Algérie », a-t-il dénoncé. Le refus d’Alger d’accueillir certains de ses ressortissants expulsés est un sujet récurrent, qui alimente les débats sur la souveraineté française et l’efficacité de sa politique migratoire. « C’est une injure à la souveraineté de la France », a-t-il martelé, appelant à une réponse plus ferme du gouvernement français.
Sur un tout autre sujet, Jordan Bardella s’est également exprimé sur la guerre en Ukraine et la politique de défense européenne. Il a critiqué l’idée d’une « armée européenne » et d’une « défense européenne », estimant qu’une telle initiative pourrait entraîner la France dans un conflit qui ne relève pas de ses intérêts nationaux. « On serait en guerre depuis trois ans contre la Russie », a-t-il averti, rejetant toute idée d’un engagement militaire européen sous une autorité supranationale. Il s’en est pris à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, affirmant qu’avec un tel projet, « elle aurait été en capacité d’envoyer des soldats français mourir sur le front ukrainien ».
Le président du RN a également mis en avant la nécessité de préserver la souveraineté française en matière de défense. « Cette vision fédéraliste de l’Europe est rejetée aujourd’hui par une majorité de peuples, à commencer par le peuple français », a-t-il souligné. Selon lui, la défense doit rester sous le contrôle exclusif des États, et non être confiée à une structure supranationale. « Il faut bien avoir conscience que les stratégies entre les différents États européens et les intérêts peuvent diverger », a-t-il ajouté, plaidant pour une politique de défense nationale mieux définie et plus indépendante.
Concernant la situation budgétaire de la France, Jordan Bardella a pointé du doigt les restrictions financières qui entravent, selon lui, le bon fonctionnement des services publics, y compris la sécurité et la défense. « Le contexte budgétaire français est extrêmement restreint », a-t-il affirmé, ajoutant : « Tant qu’on ne fait pas des économies, on ne peut pas redonner de la vitamine à la bonne dépense publique qui concerne la sécurité, la santé, la défense et le fonctionnement de nos services publics ». Cette déclaration reflète sa volonté de recentrer les priorités budgétaires sur des domaines qu’il considère essentiels.
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