Maison en Algérie : 4400 euros d’aide pour les Algériens de France

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La perspective de bâtir une maison en Algérie avec le soutien de l’État devient plus concrète pour les Algériens, y compris ceux établis à l’étranger, notamment en France. Une décision gouvernementale récente ouvre en effet la voie à une aide de 1,1 million de dinars algériens, soit l’équivalent de 4400 euros au taux de change informel, destinée à la construction de logements ruraux dans certaines régions ciblées. Cette mesure, qui s’appliquera aux wilayas du Sud et aux zones montagneuses, répond à une demande croissante d’accès à la propriété, y compris au sein de la diaspora.

Le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, a levé le voile sur cette décision en répondant à une question écrite du député Amara Mcherri, datée du 13 avril 2025. Il a précisé que cette revalorisation significative de l’aide au logement rural avait été décidée par le Président de la République, à l’occasion de sa visite à Khenchela le 30 mai 2024. Le chef de l’État y avait annoncé une hausse du montant de la subvention directe allouée par les pouvoirs publics, désormais uniformisée à 110 millions de centimes pour les régions du Sud et les communes classées en zone montagneuse.

Maison en Algérie : ce que les Algériens de France doivent savoir

Il est à signaler que, la mise en œuvre effective de cette mesure reste suspendue à la publication de textes réglementaires en cours d’élaboration. Le ministère de l’Intérieur, en coordination avec les services concernés, travaille actuellement à l’adoption d’une approche intégrée et prospective, qui repose sur deux piliers essentiels. Le premier concerne l’ajustement du décret exécutif n° 10-235 du 5 octobre 2010, qui définit les plafonds de revenus des bénéficiaires ainsi que les modalités d’octroi. Le second pilier, plus technique, s’appuie sur la finalisation des textes relatifs à la délimitation et à la classification des zones montagneuses, en cohérence avec le schéma national d’aménagement du territoire.

Notons qu’à l’heure actuelle, soit avant la mise à jour des conditions, toute personne souhaitant bénéficier de cette aide doit justifier d’un revenu inférieur ou égal à six (06) fois le salaire national minimum garanti (SNMG), soit 120.000 dinars, l’équivalent de 828 euros, au taux de change officiel. Des retraités algériens touchent des sommes inférieures à 828 euros en France. Ils pourraient donc bénéficier de cette aide, si le plafond est maintenu.

Dans cette optique, et en application des textes législatifs en vigueur, notamment la loi n° 04-03 du 23 juin 2004 sur la protection des zones montagneuses et le décret exécutif n° 05-469 du 10 décembre 2005, le ministère a lancé une étude technique poussée sur les massifs montagneux. Cette étude, qui s’inscrit dans une dynamique de développement durable, a couvert plusieurs wilayas, dont El Bayadh et Naâma. Elle a été menée en analysant des données scientifiques précises telles que l’altitude, l’inclinaison du terrain et la densité de population, en mobilisant des experts chevronnés et en collaboration étroite avec les acteurs locaux.

Ces efforts ont abouti à la validation des résultats de l’étude par la commission interministérielle chargée de la classification des zones montagneuses, lors d’une réunion tenue le 19 février 2024. Cette validation faisait suite à une réunion préparatoire organisée le 13 février 2024 à El Bayadh, à laquelle ont participé des élus locaux, des responsables exécutifs, des chefs de daïras et de communes, ainsi que des chercheurs universitaires. Cette démarche concertée témoigne d’un engagement fort en faveur de l’inclusion territoriale et de la valorisation des zones à fort potentiel rural.

L’objectif affiché est clair : permettre aux communes reconnues comme zones montagneuses de bénéficier de l’ensemble des dispositifs de soutien à la construction rurale. Ce classement représente une étape clé vers la stabilisation des populations dans leurs régions d’origine, en améliorant les conditions de vie et en stimulant l’investissement local. Les retombées sont également attendues chez les Algériens établis à l’étranger, qui pourront envisager de bâtir une résidence secondaire ou permanente dans leur région d’origine, tout en profitant d’un accompagnement financier substantiel de l’État.

Le ministre a conclu en affirmant que les services de son département poursuivaient activement les démarches réglementaires nécessaires pour officialiser le classement des communes concernées. Une fois cette étape franchie, les habitants — y compris ceux de la diaspora — pourront déposer leurs dossiers et prétendre à cette aide avantageuse, qui s’annonce comme un levier fort de développement rural en Algérie.

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