À partir de ce mercredi 1er janvier 2025, un changement majeur touchera certaines transactions économiques en Algérie. Selon la Loi des finances 2025, publiée dans le Journal officiel, plusieurs opérations importantes ne pourront plus être réglées via des paiements en espèces. Cette décision vise à renforcer la transparence et à réduire le marché informel, un défi majeur pour le pays.
L’article 207 de cette loi introduit une interdiction des paiements en espèces pour des transactions spécifiques, notamment la vente de biens immobiliers, qu’ils soient bâtis ou non bâtis. Les ventes de véhicules et d’équipements industriels réalisées par les concessionnaires sont également concernées, de même que les achats de yachts et les polices d’assurance obligatoires. Ces transactions devront désormais passer par des moyens de paiement électroniques ou bancaires, tels que les virements ou les chèques.
La mise en œuvre de cette réforme débutera dès ce 1ᵉʳ janvier 2025, avec des modalités d’application précisées par des textes réglementaires à venir. Ce passage obligatoire aux paiements électroniques répond à une double nécessité. D’une part, il s’agit de réduire l’ampleur des transactions sur le marché informel, qui représentent encore une part importante de l’économie algérienne. D’autre part, il est question d’adapter les pratiques nationales aux standards internationaux en matière de traçabilité financière.
En effet, selon un rapport de la Banque d’Algérie en 2023, environ 8.273 milliards de dinars circulaient hors des circuits bancaires, soit plus de 60 milliards de dollars. Cette masse monétaire échappant au contrôle fiscal alimente une économie informelle estimée à 30 % du PIB algérien. L’interdiction des paiements en espèces pour ces transactions stratégiques pourrait donc avoir un impact significatif, en renforçant les flux financiers dans les circuits légaux.
Le secteur immobilier est l’un des principaux concernés par cette mesure. De nombreuses transactions importantes se faisaient jusqu’alors en espèces, échappant ainsi à la fiscalité. Avec cette réforme, chaque vente devra désormais être enregistrée dans le système bancaire, limitant les risques de fraude fiscale et favorisant une meilleure régulation du marché.
De même, le secteur automobile, notamment les concessionnaires, devra s’adapter à cette nouvelle obligation. Les achats de véhicules, souvent effectués en espèces, seront dorénavant soumis à un suivi bancaire rigoureux. Cette démarche permettra non seulement de limiter les abus, mais aussi de moderniser les processus de vente et de paiement.
Enfin, cette réforme touche aussi les secteurs de luxe et des assurances. Les achats de yachts et les souscriptions de polices d’assurance obligatoires, autrefois possibles en espèces, devront désormais passer par des moyens de paiement électroniques. Cette évolution reflète une volonté claire de moderniser ces secteurs tout en assurant une meilleure traçabilité des flux financiers.
Si cette réforme est saluée pour son ambition, elle pose toutefois des défis importants. La modernisation des infrastructures bancaires et la sensibilisation des citoyens à l’utilisation des paiements électroniques seront essentielles pour assurer une transition efficace. De nombreux Algériens, habitués aux paiements en espèces, devront adopter de nouvelles pratiques, ce qui nécessitera des efforts de pédagogie et des incitations de la part des autorités.
Ainsi, 2025 marque le début d’une transformation significative pour l’économie algérienne. Avec l’interdiction des paiements en espèces pour ces transactions stratégiques, le gouvernement espère renforcer la transparence, lutter contre le marché informel et moderniser le paysage économique du pays.
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