Marché noir, 100 DA pour 10.000 dinars : la justice intervient 

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Le tribunal d’Oran a été récemment le théâtre d’une affaire qui illustre les stratagèmes employés pour contourner la législation sur le change en Algérie, en utilisant le marché noir. Un individu de nationalité étrangère, agissant depuis l’étranger, a mis en place un système sophistiqué d’importation illégale d’or via des colis postaux. L’affaire a été mise à jour grâce à une surveillance accrue des services de sécurité, qui ont repéré une activité suspecte liée à la réception de colis contenant des appareils électroménagers.

Les enquêteurs ont vite compris que ces colis cachaient en réalité des quantités d’or expédiées depuis divers pays, notamment la Malaisie et les Pays-Bas. Cette méthode de dissimulation astucieuse a permis au réseau de fonctionner pendant un certain temps avant d’être repéré. À l’origine de cette fraude, un homme, actuellement hors du territoire algérien, qui recrutait des complices via Facebook. Il proposait à ses interlocuteurs algériens des transactions commerciales impliquant l’importation d’or. Une fois les colis reçus, les destinataires devaient régler la marchandise en dinars algériens.

Marché noir : le processus était très bien rodé

Le procédé était bien rodé, selon Echourouk : les fonds obtenus en Algérie étaient versés sur le compte postal d’un individu aujourd’hui devant la justice. Cet homme, domicilié à Médéa, avait pour mission de redistribuer ces sommes sur d’autres comptes postaux, assurant ainsi la circulation fluide de l’argent. Pendant ce temps, l’or illégalement importé était revendu sur le marché noir, profitant ainsi aux acteurs de ce trafic illicite.

C’est lors d’une dernière opération que les services de sécurité ont mis la main sur des pièces d’or destinées à deux individus, dont une femme résidant dans la wilaya de Saïda. Suite à cette découverte, les forces de l’ordre ont remonté la piste des flux financiers et identifié le suspect principal jugé à Oran.

Lors de son procès, l’accusé a prétendu avoir agi sans mauvaises intentions. Selon lui, son implication se limitait à l’acceptation de transferts d’argent sur son compte postal, qu’il redistribuait ensuite, croyant aider des personnes dans le besoin. Il affirme que l’homme étranger l’avait convaincu que ces fonds étaient destinés à des compatriotes en difficulté vivant en Algérie.

Son avocat a plaidé la bonne foi de son client, insistant sur le fait qu’il ne percevait qu’une commission symbolique de 100 dinars pour chaque somme de 10 000 dinars transitant par son compte. L’absence de conscience du caractère frauduleux de ces opérations a été l’un des axes principaux de sa défense.

Cependant, le représentant du ministère public a estimé que l’accusé était pleinement conscient de l’illégalité de ses actions. Face à l’ampleur des transactions et à la gravité des faits, il a requis une peine plus lourde que celle initialement prononcée, soit deux ans de prison ferme. L’affaire repose désormais entre les mains de la justice, qui devra décider du sort de l’accusé.

Ce dossier révèle l’ingéniosité des méthodes employées pour contourner la réglementation en matière de change et de mouvements de capitaux en Algérie. Il met également en lumière les risques encourus par ceux qui, volontairement ou par imprudence, acceptent de prendre part à ce type de stratagèmes. La vigilance des autorités et le renforcement des contrôles restent des éléments déterminants pour limiter ces activités illicites et préserver l’intégrité économique du pays.

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