Marché noir en Algérie : l’euro « va flamber »

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Le marché noir en Algérie s’apprête à vivre une période de turbulence marquée par une hausse imminente de l’euro. C’est ce qu’a affirmé Slimane Nacer, spécialiste en économie, lors d’un entretien accordé à la chaîne télévisée Echourouk TV. Selon lui, « on vivra une flambée des prix de l’euro et du dollar sur le marché parallèle », une déclaration qui soulève de nombreuses inquiétudes quant à l’évolution des cours des devises dans le pays. Cette perspective alimente déjà les spéculations autour du marché noir en Algérie, où l’euro reste la devise la plus échangée et la plus convoitée.

Plusieurs facteurs expliquent cette flambée attendue. En premier lieu, la pénurie de devises au niveau des établissements bancaires officiels joue un rôle déterminant. Comme le souligne Slimane Nacer, l’une des principales causes est « la pénurie des devises au niveau des banques ». Cette tension sur la disponibilité des devises est accentuée par l’inaction de la banque d’Algérie quant à la nouvelle allocation touristique. À ce sujet, le spécialiste précise également que l’un des problèmes majeurs reste « le retard dans l’entrée en vigueur de la nouvelle allocation touristique, sans qu’aucun calendrier pour sa mise en œuvre ne soit dévoilé ». Cette absence de visibilité pousse les particuliers à anticiper et à se précipiter vers le marché noir, contribuant ainsi à faire grimper le taux de l’euro.

Mais au-delà de ces éléments structurels, un événement récent semble avoir précipité la flambée de l’euro sur le marché noir en Algérie : la régularisation du commerce du cabas. Le 29 juin dernier, un décret exécutif est paru au Journal Officiel, fixant les conditions d’exercice de l’activité d’auto-importation. Ce type d’activité, longtemps toléré sans cadre légal clair, est désormais officialisé. Cependant, une contrainte majeure s’impose aux micro-importateurs : ils devront financer leurs achats à l’étranger en utilisant leurs propres devises. Ce détail a son importance, car il va provoquer une augmentation considérable de la demande sur le marché noir en Algérie, où l’euro devient un outil indispensable pour les importateurs.

Slimane Nacer le rappelle clairement : « Nous savons que les commerçants du cabas font appel au marché noir pour s’approvisionner en devise », ce qui, selon lui, explique parfaitement pourquoi « la parution du dernier décret exécutif fasse flamber le cours des devises sur le marché noir ». En clair, la légalisation de l’auto-importation, loin de réduire les échanges parallèles, risque au contraire de les intensifier. Les micro-importateurs, confrontés à l’obligation de fournir eux-mêmes des euros, n’auront d’autre choix que de se tourner vers le marché noir, accentuant ainsi la pression sur cette devise déjà très sollicitée.

Dans ce contexte, le mot « flambée » prend tout son sens. L’euro sur le marché noir en Algérie est en passe de franchir de nouveaux plafonds, alimenté par une combinaison de facteurs institutionnels et réglementaires. Entre l’insuffisance de l’offre bancaire, les retards dans les dispositifs officiels et les nouvelles exigences imposées aux importateurs, l’équilibre est rompu. Le marché noir devient alors le principal canal d’approvisionnement, et l’euro y voit sa valeur monter de jour en jour.

La situation actuelle montre que le marché noir, l’euro et les règles du commerce informel en Algérie sont étroitement liés. Et tant que les réformes concrètes tarderont à se mettre en place, l’euro continuera de s’imposer sur le marché noir en Algérie comme une valeur refuge, alimentée par une demande croissante et un encadrement institutionnel encore trop fragile.