Marché noir : l’euro repart à la hausse face au dinar algérien

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Sur le marché noir des devises en Algérie, une nouvelle tendance haussière est observée ce jeudi 8 mai, confirmant que l’euro repart nettement à la hausse face au dinar algérien. Cette évolution, remarquée après une brève stagnation de deux jours, attire l’attention des cambistes et des particuliers, d’autant plus qu’elle coïncide avec une période marquée par une forte demande sur les devises étrangères, en particulier l’euro. Plusieurs éléments combinés expliquent cette reprise de l’euro sur le marché noir, notamment le rapprochement de la saison du Hadj, qui entraîne traditionnellement une hausse des besoins en devises, la multiplication des jours fériés en France qui encourage les déplacements des Algériens résidant en Europe, et l’incertitude persistante entourant la revalorisation de l’allocation touristique.

L’euro, qui circule abondamment sur le marché noir algérien, s’échange désormais à 258 dinars à l’achat et à 261 dinars à la vente. Cette flambée soudaine de l’euro face au dinar algérien sur le marché noir intervient dans un contexte économique et social particulier, où la demande de devises augmente généralement en vue des voyages religieux ou touristiques. Le lien entre le dinar algérien et l’euro sur le marché noir reste fortement influencé par les événements saisonniers et les décisions gouvernementales qui, parfois, peinent à se concrétiser.

Un autre facteur ayant pesé sur cette nouvelle dynamique concerne l’allocation touristique. L’augmentation prévue de cette allocation de 100 à 750 euros, largement relayée dans les médias, semble suspendue jusqu’à nouvel ordre. Cette incertitude contribue à alimenter la spéculation sur le marché noir, où l’euro devient une valeur refuge pour ceux qui anticipent une prolongation de la pénurie d’accès légal aux devises. Ainsi, entre les incertitudes politiques et les périodes de forte mobilité internationale, le marché noir, bien que non officiel, reste un thermomètre de la perception des déséquilibres économiques du pays. Il n’est donc pas surprenant de voir l’euro continuer à s’apprécier face au dinar algérien dans un tel contexte.

Outre l’euro, d’autres devises étrangères ont suivi cette tendance à la hausse. Sur le marché noir, le dollar américain se négocie aujourd’hui à 235 dinars à l’achat et à 238 dinars à la vente. Quant à la livre sterling, elle atteint 297 dinars à l’achat et grimpe jusqu’à 302 dinars à la vente. Cette progression parallèle de plusieurs devises par rapport au dinar algérien témoigne d’un déséquilibre général entre l’offre et la demande sur le marché noir, déséquilibre aggravé par un accès limité aux circuits officiels de change.

À noter que seule une devise semble épargnée par cette dynamique : le dollar canadien. Ce dernier reste stable à 158 dinars à l’achat et 162 dinars à la vente, probablement en raison d’une demande moindre ou d’une disponibilité plus importante sur le marché noir par rapport à l’euro, au dollar américain ou à la livre sterling.

Pendant ce temps, sur le marché officiel, où les particuliers ne peuvent pas accéder librement aux devises, la tendance est à la baisse. Les chiffres communiqués par la Banque d’Algérie ce jeudi 8 mai affichent un euro à 150.60 dinars, un dollar à 132.71 dinars, une livre sterling à 177.05 dinars, et un dollar canadien à 96.15 dinars. Ces taux, bien en deçà de ceux pratiqués sur le marché noir, montrent l’écart persistant entre le cours officiel et celui du marché parallèle.

Il est à noter que, l’interdiction d’accès au marché officiel des devises pour les Algériens alimente le recours massif au marché noir par les particuliers algériens qui souhaitent se procurer des devises, notamment l’euro, pour voyager, épargner ou investir à l’étranger.