Marché noir : l’euro reprend son envol face au dinar

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Le marché noir continue de jouer un rôle crucial dans l’économie algérienne, notamment en matière de change. Ce mercredi 21 mai 2025, l’euro reprend nettement son envol face au dinar algérien sur ce marché parallèle, suscitant une vive attention chez les particuliers, les commerçants et les voyageurs. L’euro, qui avait déjà connu des pics impressionnants ces dernières semaines, affiche une hausse significative sur le marché noir, illustrant une nouvelle dynamique forte entre l’euro et le dinar algérien. L’euro affiche ce mercredi un retour à 258,50 dinars algériens à l’achat et 260 dinars algériens à la vente. Cette remontée marque un net rebond après une baisse temporaire de plusieurs jours.

L’approche de l’Aïd Al Adha, une période traditionnelle de mobilité et de dépenses accrues, joue un rôle majeur dans cette progression de l’euro sur le marché noir. Beaucoup d’Algériens préparent leurs voyages à l’étranger, notamment vers la France, et l’achat d’euros sur le marché noir s’impose souvent face aux restrictions des circuits officiels. Cette demande accrue renforce la position de l’euro face au dinar algérien et dynamise le marché noir.

Par ailleurs, les pèlerins du Hadj, qui se rendent actuellement en Arabie Saoudite, participent également à cette dynamique en cherchant à se procurer des devises via le marché noir. Cette réalité souligne la forte dépendance des Algériens au marché noir pour s’approvisionner en euros, impactant directement le cours du dinar algérien.

Sur le marché officiel interbancaire, les taux restent stables et nettement inférieurs. La Banque d’Algérie maintient l’euro à 149,39 dinars algériens et le dollar à 132,87 dinars algériens, démontrant un écart considérable entre les deux marchés. Cette disparité confirme la pression structurelle qui pèse sur le marché noir et la demande non satisfaite en devises.

Le marché noir, avec ses fluctuations rapides, reste le baromètre de la confiance envers le dinar algérien face à l’euro. Cette montée de l’euro sur le marché noir est aussi symptomatique de la difficulté persistante des Algériens à accéder librement aux devises étrangères par des voies officielles. Tant que ces restrictions perdureront, le marché noir continuera de dominer le paysage du change, imposant un écart considérable entre le dinar algérien et l’euro, et maintenant l’instabilité du marché des devises.

Il est également notable que les autres devises majeures connaissent des évolutions différentes. Par exemple, le dollar américain, stable depuis plusieurs jours autour de 235 dinars algériens sur le marché noir, recule légèrement ce 21 mai, s’échangeant à 233 dinars à l’achat et 236 dinars à la vente. La livre sterling, pour sa part, maintient son niveau élevé, oscillant entre 298 et 302 dinars algériens, échappant temporairement aux fluctuations du marché noir qui affectent l’euro et le dollar.

Marché noir : l’allocation touristique aurait pu faire baisser le taux de change euro dinar algérien

Il est à noter que, Hamza Boughadi, directeur général de la Société d’études économiques et développement des investissements, est intervenu sur la Chaîne 1 de la Radio nationale pour commenter le retard accusé dans la mise en place de la nouvelle allocation touristique, sans remettre en cause ni la volonté politique ni les engagements du président de la République.

Invité à prendre la parole sur cette épineuse question, Hamza Boughadi a souligné la réactivité du président Abdelmadjid Tebboune face aux attentes des Algériens, notamment sur l’allocation touristique qui figure désormais dans le budget 2025. Toutefois, il a pointé la lenteur persistante dans l’exécution concrète de cette mesure, regrettant que cinq mois se soient écoulés sans que l’allocation touristique de 750 euros ne soit encore appliquée aux voyageurs algériens. « Pourquoi un tel rythme lent dans la mise en œuvre des décisions présidentielles ? », s’est-il interrogé, précisant que cette lenteur affecte directement les citoyens en attente de cette allocation touristique essentielle.

Durant son intervention dans l’émission « L’invité du matin » de la Chaîne 1, Hamza Boughadi a expliqué que le président a mis en place toutes les conditions nécessaires pour assurer aux responsables concernés un cadre favorable, incluant une protection juridique et administrative. Pourtant, malgré ces efforts, l’allocation touristique annoncée n’a pas encore été concrétisée, ce qui reflète un retard significatif dans la traduction des décisions du président sur le terrain. Ce retard inquiète les voyageurs algériens qui attendent cette allocation touristique de 750 euros pour bénéficier d’un accès légal à des devises, un point crucial dans la lutte contre le marché noir du change en Algérie.

Bien que la Banque d’Algérie ait amorcé des démarches préliminaires, notamment en ouvrant des bureaux de change dans plusieurs ports et aéroports, aucune instruction officielle ou note d’application relative à l’allocation touristique n’a été publiée jusqu’à présent. Les modalités précises pour les voyageurs algériens restent floues, et le doute plane quant à la date réelle de mise en œuvre de cette allocation touristique à 750 euros. Ce flou administratif prolonge une attente qui commence à peser sur les citoyens et les spécialistes, qui voient dans cette mesure un levier important pour réguler le marché du change parallèle.

Dans ses propos, Hamza Boughadi ne remet pas en question la légitimité ni la vision politique du président Tebboune, mais insiste plutôt sur la nécessité impérative d’une exécution rapide pour respecter la volonté politique affichée. Selon lui, cette allocation touristique constitue un test pour l’efficacité des institutions algériennes, qui doivent désormais prouver leur capacité à transformer une décision politique en une mesure concrète bénéficiant aux voyageurs algériens. Le directeur de la Société d’études économiques rappelle que la gestion administrative doit suivre le rythme des annonces présidentielles, en traduisant l’allocation touristique en réalité tangible.