Ce mercredi 15 janvier, le marché noir des devises en Algérie a une fois de plus montré des signes de turbulences. Alors que l’euro a connu une stabilité relative face au dinar algérien, le dollar a observé une hausse notable, marquant un écart persistant avec les taux officiels publiés par la Banque d’Algérie. Les fluctuations sur le marché parallèle continuent d’alimenter les débats sur l’état de l’économie nationale et la confiance des citoyens dans le système financier officiel.
Aujourd’hui, l’euro se maintient à des niveaux quasiment identiques à ceux de la veille, avec un taux de 251 dinars algériens à l’achat et 254 dinars à la vente. Cette stabilité, bien qu’en apparence rassurante, cache une réalité complexe. L’euro demeure, en effet, une devise stratégique pour de nombreux Algériens, mais sa position n’a pas évolué significativement au cours des dernières semaines. Ce statu quo pourrait être le reflet d’une certaine inertie sur le marché parallèle, où l’offre et la demande d’euros se stabilisent malgré l’inflation et les fluctuations économiques mondiales.
En revanche, le dollar américain, souvent considéré comme une valeur refuge en période d’instabilité économique, a connu une hausse marquée. Aujourd’hui, le dollar s’échange à 244 dinars à l’achat et 248 dinars à la vente, marquant une augmentation par rapport aux jours précédents. Cette évolution du dollar reflète sans doute l’influence croissante de facteurs externes, notamment les politiques économiques des grandes puissances, qui impactent directement les marchés financiers mondiaux. En Algérie, l’attrait du dollar comme moyen de sécuriser des fonds dans un environnement économique incertain renforce sa demande sur le marché noir.
D’autres devises comme la livre sterling ont également vu leurs taux augmenter, renforçant ainsi la position des monnaies occidentales sur le marché parallèle. La livre reste parmi les plus chères, avec des taux atteignant 296 dinars à l’achat et 298 dinars à la vente. Toutefois, malgré cette hausse, la livre ne semble pas jouer un rôle aussi central que l’euro ou le dollar dans la vie quotidienne des Algériens, son utilisation restant plus marginale.
En contraste, le dollar canadien connaît une certaine stabilité. Il s’échange entre 158 dinars à l’achat et 163 dinars à la vente, une variation moins prononcée comparée aux autres devises. Cette stabilité est notable dans un marché où les fluctuations sont souvent plus importantes. Le dollar canadien pourrait ainsi représenter une alternative plus calme pour ceux qui cherchent à limiter l’impact des hausses des autres devises.
Du côté des chiffres officiels, les autorités algériennes continuent d’afficher des taux bien inférieurs à ceux du marché parallèle. L’euro est cotée à environ 139 dinars, tandis que le dollar se situe autour de 136 dinars. Cet écart demeure une source de frustration pour les citoyens et les entreprises, qui se retrouvent souvent contraints de se tourner vers le marché noir pour leurs besoins en devises, malgré les efforts des autorités pour encourager l’utilisation du système bancaire formel.
Pour tenter de maîtriser cette situation et de freiner l’influence du marché parallèle, le gouvernement algérien a annoncé plusieurs mesures, notamment l’augmentation de l’allocation touristique, qui passera de 100 euros à 750 euros en janvier 2025. Bien que cette mesure ne soit pas encore effective, elle pourrait réduire la dépendance des voyageurs aux circuits informels. De plus, la réglementation actuelle, qui limite le montant des devises qu’un résident algérien peut emporter lors de ses déplacements à 7.500 euros par an, est également un moyen de tenter de contenir les sorties de devises.
Malgré ces tentatives, le marché parallèle reste florissant. Cette résilience du marché informel illustre les défis économiques profonds auxquels fait face l’Algérie. Le dinar algérien continue de souffrir de la volatilité des devises étrangères, alors que la demande en euros et en dollars reste élevée. La réglementation, bien qu’ambitieuse, n’a pas encore réussi à inverser cette tendance.
Les fluctuations observées récemment sur le marché noir des devises, bien qu’encore modérées, risquent de se multiplier si les mesures actuelles ne sont pas accompagnées de réformes structurelles plus ambitieuses. La réduction de l’écart entre les taux officiels et parallèles, la modernisation du secteur bancaire et une meilleure régulation des flux de devises pourraient permettre de restaurer la confiance des citoyens dans le système officiel. En attendant, l’incertitude demeure, et le marché noir continue de jouer un rôle prépondérant dans l’économie algérienne.
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