Marché noir : l’euro connait sa première hausse en 2025 face au dinar algérien

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Le début de l’année 2025 a marqué un tournant notable sur le marché parallèle des devises en Algérie. Après une fin d’année 2024 marquée par une chute historique de l’euro face au dinar algérien, la monnaie unique européenne a entamé une remontée significative sur le marché noir, surprenant les observateurs. Cette hausse, observée dès les premiers jours de janvier, reflète des dynamiques complexes influençant le marché parallèle.

Ce jeudi 2 janvier 2025, l’euro s’échange à 245 dinars algériens à l’achat et 249 dinars à la vente sur le marché noir. En revanche, sur le marché officiel, contrôlé par la Banque d’Algérie, les taux restent beaucoup plus stables. L’euro y est fixé à 141,21 dinars à l’achat et à 141,25 dinars à la vente. Cet écart considérable illustre une divergence persistante entre les deux marchés, souvent alimentée par des facteurs économiques et politiques.

Change euro dinar algérien sur le marché noir : comment expliquer cette volatilité ?

La reprise de l’euro sur le marché noir peut s’expliquer par plusieurs éléments. Tout d’abord, la demande accrue en devises en fin d’année a sans doute joué un rôle. En décembre, de nombreux Algériens cherchent à se procurer des euros, que ce soit pour financer des voyages, des achats à l’étranger, ou encore pour épargner face à l’incertitude économique. De plus, l’offre limitée d’euros sur le marché noir a contribué à cette montée des cours, créant une tension supplémentaire entre l’offre et la demande.

Un autre facteur clé réside dans les anticipations liées à l’augmentation de l’allocation touristique, prévue pour janvier 2025. Cette réforme, très attendue, prévoit de passer l’allocation de devises octroyée par l’État de 100 euros à 750 euros. Cette annonce a incité de nombreux Algériens à se précipiter pour acquérir des euros en prévision d’une possible dépréciation du dinar, alimentant ainsi la demande sur le marché parallèle. Ce phénomène d’anticipation a renforcé les fluctuations, poussant les cours à la hausse.

Si l’euro connaît une dynamique ascendante, d’autres devises affichent des trajectoires plus stables. Le dollar américain, par exemple, reste relativement inchangé, se négociant à environ 230 dinars sur le marché noir. Sur le marché officiel, le billet vert est évalué à 135,65 dinars à l’achat, une différence notable avec les cours parallèles. Cette stabilité du dollar contraste avec la volatilité de l’euro et reflète une moindre pression sur la demande en dollars dans le pays.

En parallèle, d’autres devises fortes connaissent également des mouvements intéressants. La livre sterling, toujours parmi les monnaies les plus chères sur le marché noir, oscille entre 283 dinars à l’achat et 290 dinars à la vente. Malgré une légère baisse récente, son coût élevé reste un défi pour les Algériens souhaitant acquérir cette monnaie. Le dollar canadien, de son côté, se stabilise autour de 158 dinars à l’achat et 162 dinars à la vente. Ces fluctuations, bien que moins marquées que celles de l’euro, témoignent de la complexité des dynamiques monétaires en Algérie.

Ces évolutions sur le marché noir ne sont pas sans conséquences pour les Algériens. La forte disparité entre les taux de change officiels et ceux du marché parallèle impacte directement les transactions quotidiennes, notamment pour les ménages et les entreprises. Les dépenses liées aux voyages, aux études à l’étranger ou encore aux importations informelles sont particulièrement affectées par ces écarts. Pour beaucoup, se tourner vers le marché noir reste une nécessité malgré les risques associés, en raison de l’insuffisance des allocations officielles en devises.

Dans ce contexte, les autorités algériennes sont confrontées à des défis majeurs. L’augmentation de l’allocation touristique, bien qu’elle vise à alléger les contraintes pour les voyageurs, risque d’amplifier les tensions sur le marché des devises si elle n’est pas accompagnée de mesures visant à stabiliser l’offre et la demande. Par ailleurs, l’écart grandissant entre les deux marchés met en lumière la nécessité d’une réforme structurelle pour réduire la dépendance au marché parallèle et renforcer la transparence dans la gestion des devises.

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