Marché noir : l’euro continue de creuser l’écart avec le dinar algérien

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Sur le marché noir, la monnaie européenne continue de creuser l’écart avec le dinar algérien, marquant un début d’année tumultueux pour les changes parallèles. Jeudi 2 janvier 2025, l’euro s’échangeait à 245 dinars algériens à l’achat et 249 dinars à la vente. Le lendemain, vendredi 3 janvier, les cours ont grimpé davantage, atteignant 246 dinars à l’achat et 252 dinars à la vente. Ces chiffres traduisent une volatilité accrue et soulignent une fois encore le décalage abyssal entre le marché parallèle et les taux officiels, où l’euro demeure relativement stable à 141,21 dinars à l’achat et 141,25 dinars à la vente.

Cette différence frappante entre les deux marchés trouve son origine dans plusieurs facteurs économiques et structurels. D’une part, le marché noir reste largement influencé par une demande persistante en devises, stimulée par des incertitudes économiques et un contrôle étroit des changes officiels. D’autre part, les attentes liées à l’augmentation imminente de l’allocation touristique pour les Algériens ont amplifié cette pression. Prévue pour janvier 2025, cette réforme porte l’allocation annuelle de 100 euros à 750 euros, une hausse substantielle qui a conduit de nombreux citoyens à anticiper une possible dévaluation du dinar en amassant des euros.

Le comportement spéculatif qui en découle a inévitablement impacté les cours de l’euro sur le marché parallèle. Alors que l’euro affiche une hausse notable, d’autres devises semblent suivre des trajectoires plus modérées. Le dollar américain, par exemple, reste stable à environ 230 dinars sur le marché noir, alors que son taux officiel se situe à 135,65 dinars à l’achat. Ce contraste reflète une demande moindre pour le billet vert en comparaison avec la monnaie européenne.

Parallèlement, la livre sterling conserve son statut de devise onéreuse, oscillant entre 283 dinars à l’achat et 289 dinars à la vente sur le marché noir. Bien que légèrement en baisse ces derniers jours, son coût reste un défi pour les Algériens souhaitant l’acquérir. Le dollar canadien, quant à lui, affiche une certaine stabilité, avec des taux s’établissant autour de 158 dinars à l’achat et 162 dinars à la vente. Ces mouvements variés illustrent la complexité des dynamiques monétaires en Algérie, où chaque devise évolue en fonction de ses propres facteurs de demande et d’offre.

Face à cette montée en flèche des devises sur le marché parallèle, le gouvernement algérien a tenté de contenir la situation par une série de mesures stratégiques. En novembre dernier, un règlement de la Banque d’Algérie a plafonné à 7.500 euros par année civile le montant en devises pouvant être exporté par les résidents et non-résidents algériens. Cette mesure vise à limiter les sorties massives de devises, qui contribuent indirectement à alimenter la demande sur le marché noir.

En décembre, une autre initiative majeure a été annoncée : la revalorisation de l’allocation touristique. Cette décision porte l’allocation annuelle de 100 euros à 750 euros par adulte, avec une mise en application prévue pour ce mois de janvier 2025. Ce changement vise à offrir un accès plus équitable aux devises pour les voyages à l’étranger, tout en réduisant la dépendance au marché noir. Les modalités d’application de cette réforme, qui seront bientôt publiées, pourraient jouer un rôle clé dans l’apaisement des tensions sur le marché parallèle.

Cependant, ces efforts suffiront-ils à stabiliser la situation ? Les spéculations autour de l’euro, combinées à une économie marquée par des défis structurels, rendent l’équation complexe. L’écart entre les taux officiels et ceux du marché noir reste un symptôme profond des déséquilibres économiques, nécessitant une approche plus globale pour rétablir la confiance dans le dinar algérien.

En attendant, l’euro poursuit sa course ascendante, porté par une demande toujours croissante et des anticipations exacerbées. Pour de nombreux Algériens, cette flambée des devises n’est pas seulement une question économique, mais un reflet des défis quotidiens qu’ils doivent affronter dans un contexte de fortes incertitudes.

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