Le marché des devises en Algérie continue de faire face à des turbulences malgré les efforts de régulation mis en place par les autorités. Actuellement, l’euro se négocie à un taux qui reste élevé, bien qu’il ait légèrement diminué ces derniers jours. Le 6 février 2025, l’euro est échangé contre 249 dinars algériens à l’achat et 253 dinars à la vente, une baisse par rapport aux 250 dinars à l’achat et 254 dinars à la vente des jours précédents. Malgré cette légère diminution, l’euro reste relativement cher.
Les autres devises, telles que le dollar, la livre sterling et le dollar canadien, ont également connu des variations. Le dollar est actuellement échangé à 239 dinars à l’achat et 243 dinars à la vente, tandis que la livre sterling se négocie à 294 dinars à l’achat et 298 dinars à la vente. Le dollar canadien, quant à lui, est échangé à 158 dinars à l’achat et 162 dinars à la vente. Notons que, le marché officiel des devises a également connu des fluctuations. En effet, l’euro s’échange contre 140 dinars algériens.
Malgré les efforts du gouvernement algérien pour réguler le marché des devises et lutter contre le marché parallèle, dans lequel est converti en masse l’euro contre des dinars algériens, la situation reste problématique, car les solutions proposées ne sont pas encore pleinement fonctionnelles. En effet, les bureaux de change officiels mis en place dans certains endroits stratégiques, comme l’aéroport international d’Alger et le port d’Alger, ne sont pas encore opérationnels. Ils devraient l’être d’ici mars 2025.
Il est également important de noter que l’augmentation de l’allocation touristique à 750 euros pour les adultes et 300 euros pour les mineurs, bien que bien accueillie, ne répond pas complètement aux besoins des voyageurs, qui risquent de devoir se rabattre encore sur le marché noir pour acheter de l’euro contre des dinars algériens.
Convertir de l’euro en dinars algériens : tous les détails sur les bureaux de change
La Banque d’Algérie poursuit son travail de mise en place de l’allocation touristique de 750 euros, un dispositif tant attendu par les voyageurs algériens. Bien que cette mesure ait été initialement prévue pour février 2025, son lancement a été reporté à mars, créant une certaine impatience parmi ceux qui espéraient en bénéficier rapidement. Ce délai supplémentaire soulève diverses questions, notamment concernant les modalités précises de distribution de cette allocation et les défis associés à sa gestion.
Selon des sources proches du dossier, l’instruction qui doit détailler les conditions et les mécanismes de mise à disposition de l’allocation est en cours de finalisation. Elle sera prochainement transmise aux banques agréées qui seront responsables de la distribution des fonds. Ce retard dans la publication officielle des détails empêche encore une fois les citoyens de savoir exactement quand et comment ils pourront accéder à cette aide précieuse.
Dans ce contexte, certains députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont proposé des solutions visant à moderniser et simplifier le processus. Parmi les suggestions les plus marquantes figure l’idée de verser directement l’allocation sur les comptes en devises des bénéficiaires, ce qui pourrait offrir une plus grande flexibilité. L’objectif serait de permettre aux voyageurs de disposer de cette somme via des cartes bancaires internationales comme Visa et Mastercard, tout en évitant les longues files d’attente dans les points de change des aéroports ou des ports. Une telle approche faciliterait également l’accès aux devises, en éliminant certains obstacles logistiques tout en favorisant la digitalisation des transactions bancaires, un axe majeur des réformes économiques du gouvernement algérien.
Zoheir Nasri, vice-président de l’APN, a récemment indiqué que des efforts considérables sont déployés pour assurer le bon déroulement de la mise en place de cette allocation. Il a souligné que le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, travaille en étroite collaboration avec le gouverneur de la Banque d’Algérie pour finaliser cette mesure. Ce dispositif est censé être mis en œuvre dans les meilleures conditions possibles, mais le temps nécessaire à la définition des règles précises ralentit sa concrétisation.
L’idée d’un versement direct sur les comptes bancaires est un pas vers une gestion plus efficace et plus transparente des devises, en réponse à la gestion complexe des billets physiques en devises qui a souvent créé des tensions et des frustrations. Ce changement pourrait, en effet, accélérer l’accès aux fonds, tout en contribuant à une meilleure régulation des flux financiers, ce qui est essentiel pour limiter l’impact du marché parallèle.
Dans le même temps, certains experts financiers et députés appellent à l’ouverture rapide de bureaux de change dans les aéroports et les ports du pays. Cette mesure aurait pour but d’offrir une alternative directe et légale aux voyageurs, en réduisant leur dépendance aux circuits informels, souvent utilisés pour échanger des devises. Actuellement, une grande partie des échanges de devises en Algérie se fait en dehors du cadre réglementé, ce qui pose un sérieux problème aux autorités souhaitant contrôler et encadrer ces transactions. Le but est de rationaliser l’utilisation des devises, d’éviter leur fuite à l’étranger et de protéger l’économie du pays.
L’APN, ainsi que plusieurs experts, soulignent également que l’allocation touristique représente un coût considérable pour l’État, estimé entre 5 et 7 milliards de dollars par an. C’est pourquoi une gestion stricte et un suivi rigoureux seront nécessaires pour garantir l’efficacité du système, en veillant à ce que l’allocation ne soit pas détournée ou utilisée à des fins spéculatives. Les députés, comme Abdelkader Berriche, insistent sur la nécessité de définir des critères d’application clairs pour éviter que cette mesure ne devienne une porte d’entrée au marché parallèle.
Un autre enjeu majeur reste l’équité dans l’accès aux bureaux de change et aux services bancaires. De nombreux parlementaires soulignent qu’il est essentiel que ces services soient disponibles partout, pas seulement dans les grandes villes, mais également dans les zones plus isolées ou frontalières. Cela permettrait de garantir une répartition plus équitable de l’allocation, en évitant que certains citoyens soient obligés de parcourir de longues distances pour accéder à ces services essentiels.
Lors du Conseil des ministres du 8 décembre, le président Abdelmadjid Tebboune avait annoncé une révision de plusieurs allocations, dont l’augmentation de l’allocation touristique à 750 euros pour les adultes et 300 euros pour les mineurs, afin de renforcer le pouvoir d’achat des Algériens voyageant à l’étranger. De plus, l’allocation pour le pèlerinage a été relevée à 1 000 dollars. Cette revalorisation vise à soutenir les citoyens dans leurs déplacements internationaux tout en renforçant la régulation des flux financiers sortant du pays.
Les voyageurs algériens doivent donc encore patienter pour connaître les modalités exactes de l’allocation touristique et de son versement. Si ce retard suscite une certaine frustration, les autorités insistent sur le fait qu’elles mettent tout en œuvre pour assurer une application réussie de cette réforme. La transparence et la lutte contre les abus seront des priorités dans la gestion de cette allocation.
La digitalisation du secteur bancaire algérien représente un défi majeur, mais cette réforme pourrait constituer un premier test pour mesurer la capacité du pays à moderniser son système de paiement. Le succès de cette initiative dépendra en grande partie de l’efficacité des banques, de la réactivité des autorités et de la mise en place de nouveaux bureaux de change. Ce n’est qu’en s’attaquant aux racines des problèmes structurels liés aux transactions en devises que l’Algérie pourra espérer stabiliser ses finances et réduire l’influence du marché parallèle.
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