Marché noir : l’euro remonte (encore) face au dinar algérien

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Le marché noir des devises en Algérie continue de jouer un rôle central dans les dynamiques économiques du pays, particulièrement en ce début d’année 2025. Parmi les évolutions notables, l’euro connaît une légère remontée face au dinar algérien sur le marché noir, après une période de baisse significative enregistrée en décembre 2024. Cette fluctuation attire l’attention des observateurs économiques et des citoyens, soucieux de l’impact sur leur pouvoir d’achat et sur l’économie nationale en général.

Le mois de décembre dernier a été caractérisé par une instabilité prononcée. L’euro, après une longue stagnation, a vu sa valeur chuter de 262 dinars à 242 dinars entre le 8 et le 27 décembre. Cette baisse a été largement attribuée à l’annonce par le gouvernement de l’augmentation de l’allocation touristique, passée de 100 à 750 euros dès janvier 2025. Cette mesure a temporairement réduit la demande de devises sur le marché noir, entraînant une diminution de la valeur de l’euro.

Cependant, cette tendance à la baisse n’a pas duré. Dès le début de janvier 2025, l’euro a commencé à regagner du terrain. Le 2 janvier, il s’échangeait à 246 dinars à l’achat et 252 dinars à la vente, avant de reculer légèrement le 4 janvier à 241 dinars à l’achat et 244 dinars à la vente. Ce dimanche 5 janvier, une légère hausse a été constatée, l’euro s’établissant à 242 dinars à l’achat et 245 dinars à la vente. Cette remontée d’un dinar témoigne de la volatilité persistante du marché parallèle des devises en Algérie.

Le marché noir des devises, bien qu’informel, reste un indicateur crucial des dynamiques économiques du pays. Les fluctuations observées sont influencées par une combinaison de facteurs économiques, politiques et sociaux. Parmi ces facteurs, on trouve les mesures de contrôle des changes imposées par le gouvernement, les incertitudes liées à l’inflation, et la demande constante de devises étrangères pour des besoins personnels et professionnels.

En parallèle de la remontée de l’euro, d’autres devises majeures conservent des valeurs relativement stables, mais toujours élevées. Le dollar américain, par exemple, s’échange actuellement à 232 dinars à l’achat et 236 dinars à la vente. La livre sterling, connue pour sa robustesse, affiche des niveaux encore plus élevés, oscillant entre 283 dinars à l’achat et 289 dinars à la vente. Le dollar canadien, bien que moins prisé, continue de susciter de l’intérêt avec un taux de 158 dinars à l’achat et 162 dinars à la vente.

Ces taux sur le marché noir contrastent fortement avec ceux publiés par la Banque d’Algérie. Pour la période du 2 au 6 janvier 2025, les taux officiels montrent une relative stabilité. L’euro s’échange officiellement à 140,93 dinars à l’achat et 140,97 dinars à la vente. Le dollar américain suit avec un taux officiel de 135,86 dinars à l’achat et 135,87 dinars à la vente. La livre sterling, pour sa part, s’affiche à 170,06 dinars à l’achat et 170,12 dinars à la vente, tandis que le dollar canadien se situe à 94,32 dinars à l’achat et 94,34 dinars à la vente.

La différence marquée entre les taux officiels et ceux du marché noir illustre les défis structurels auxquels est confrontée l’économie algérienne. Le marché noir continue d’exister et de prospérer en raison des restrictions sur l’accès aux devises étrangères imposées par le gouvernement. Les citoyens et les entreprises se tournent vers ce marché pour obtenir les devises nécessaires à des transactions internationales, à l’épargne en devises plus stables ou pour financer des voyages à l’étranger.

L’augmentation de l’allocation touristique, bien que bienvenue pour les voyageurs, n’a pas suffi à réduire de manière significative la demande sur le marché noir. En effet, la pression sur le dinar reste forte, alimentée par des facteurs tels que l’inflation persistante et les incertitudes économiques globales. Cette situation pousse les acteurs économiques à chercher des moyens de protéger leur épargne et de sécuriser leurs transactions dans un environnement économique difficile.

Selon de nombreux économistes, la Banque d’Algérie et les autorités économiques devront également envisager des mesures pour réduire l’écart entre le marché officiel et le marché parallèle, afin de restaurer la confiance dans le système financier formel. Cela pourrait passer par une libéralisation contrôlée du marché des devises, une amélioration de la transparence des politiques monétaires, et un renforcement de la stabilité économique globale.

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