Marché noir : l’euro stagne face au dinar algérien

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Le marché noir des devises en Algérie reste un élément clé de l’économie parallèle du pays, avec des fluctuations constantes qui déstabilisent les acteurs économiques et les citoyens. En cette fin de semaine, l’euro semble se stabiliser face au dinar algérien, mais ce phénomène cache une réalité bien plus complexe. Ce jeudi 9 janvier, la valeur de l’euro est restée stable sur le marché noir, s’échangeant toujours entre 249 et 252 dinars à l’achat et à la vente. Cette stabilité apparente masque cependant une volatilité persistante, où l’euro oscille souvent. Depuis quelques mois, l’euro connaît des mouvements significatifs, alternant entre des hausses et des baisses qui influencent le marché parallèle et affectent le quotidien des Algériens.

L’histoire de cette volatilité commence en décembre 2024, lorsqu’une chute brutale de l’euro a été observée, passant de 262 dinars à 242 dinars en quelques jours seulement. Ce déclin rapide a pris de nombreux économistes et observateurs par surprise, mais il s’explique par une décision stratégique du gouvernement algérien. Celui-ci a opté pour une augmentation de l’allocation touristique annuelle, portée à 750 euros par personne, afin de réduire la pression sur la demande de devises sur le marché parallèle. Cette mesure visait à assouplir les conditions d’accès aux devises pour les citoyens souhaitant voyager, notamment en Europe. Après cette annonce, la demande a diminué, les files d’attente devant les bureaux de change informels se sont réduites, et les économistes ont vu en cela un signe d’apaisement possible pour le marché noir. Cependant, cette stabilisation n’a été que de courte durée.

Au début de janvier 2025, l’euro a recommencé à reprendre de la valeur, atteignant 246 dinars à l’achat et 252 dinars à la vente. Ces hausses successives ont marqué un retour à une volatilité élevée, avec des fluctuations qui ont fait grimper l’euro à 250 dinars à l’achat et 254 dinars à la vente dès le 6 janvier. Cette dynamique montre la difficulté pour le dinar algérien de maintenir sa stabilité face à des pressions multiples, tant internes qu’externes. Ce phénomène d’instabilité n’est pas unique à l’euro, puisque d’autres devises, comme le dollar américain, connaissent aussi leurs propres variations. Le dollar, considéré comme une valeur refuge sur le marché mondial, a vu sa valeur augmenter à 235 dinars à l’achat et 238 dinars à la vente.

Par ailleurs, la livre sterling reste relativement stable, avec des taux de 294 dinars à l’achat et 297 dinars à la vente, tandis que le dollar canadien reste modéré avec un taux de 158 dinars à l’achat et 163 dinars à la vente. Ces fluctuations témoignent de l’importance du marché noir en Algérie, où l’offre officielle de devises ne parvient pas toujours à répondre à la demande croissante. En parallèle, le marché officiel des devises, géré par la Banque d’Algérie, affiche des taux bien plus bas, avec l’euro à 140,93 dinars à l’achat et 140,97 dinars à la vente, et le dollar américain à 135,86 dinars à l’achat et 135,87 dinars à la vente.

Cet écart entre le marché officiel et le marché noir met en évidence la réalité économique du pays, où la régulation des flux de devises reste un défi. Les Algériens doivent souvent se tourner vers le marché parallèle pour se procurer des devises à des taux plus proches de la réalité du marché mondial. La décision du gouvernement d’augmenter l’allocation touristique n’a pas suffi à calmer totalement la demande de devises. Bien que cette initiative ait permis de canaliser une partie de la demande vers les canaux officiels, la pression sur les transactions commerciales et les dépenses liées aux voyages continue de soutenir le marché noir.

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