Ce mardi 14 janvier, le marché noir des devises en Algérie a une fois de plus témoigné d’une légère hausse de l’euro face au dinar algérien. Ce mouvement, bien que subtil, reflète une tendance récurrente dans le pays, où l’écart entre les taux officiels et ceux pratiqués sur le marché parallèle continue de se creuser.
Sur les principaux points d’échange informels, l’euro s’échangeait aujourd’hui à 251 dinars algériens à l’achat et 254 dinars à la vente. Comparé à la veille, où les taux respectifs étaient de 250 et 253 dinars, cette variation reste modeste mais révélatrice de la pression constante qui pèse sur la monnaie locale. Ces chiffres traduisent une fois de plus la difficulté du dinar algérien à résister face à une devise européenne influencée par des dynamiques économiques mondiales complexes.
Le marché parallèle ne se limite pas à l’euro. Le dollar américain, souvent considéré comme une valeur refuge, a également connu une hausse notable. Il s’échange aujourd’hui à 244 dinars à l’achat et 248 dinars à la vente. Quant à la livre sterling, elle reste solidement ancrée parmi les devises les plus chères sur ce marché, avec des taux atteignant 297 dinars à l’achat et 300 dinars à la vente. Ces variations, bien que prévisibles, reflètent un équilibre fragile dans un système économique où les devises étrangères jouent un rôle crucial.
Le dollar canadien, quant à lui, affiche une stabilité relative. Avec des taux oscillant entre 158 dinars à l’achat et 163 dinars à la vente, il se distingue par une moindre volatilité. Cela contraste avec les mouvements plus marqués de l’euro ou du dollar américain, témoignant d’un contexte économique nord-américain distinct et moins directement influencé par les dynamiques locales en Algérie.
Dans les chiffres officiels publiés par la Banque d’Algérie, l’euro s’établit à environ 139 dinars, tandis que le dollar américain affiche un taux proche de 136 dinars. Ces données, largement inférieures à celles du marché parallèle, illustrent les efforts des autorités pour maintenir une certaine maîtrise sur les fluctuations monétaires. Cependant, cet écart persistant entre les deux marchés alimente le recours massif des citoyens aux circuits informels pour leurs besoins en devises.
Euro dinar algérien sur le marché noir : le gouvernement a pourtant pris des mesures
Pour contrer cette situation, les autorités algériennes ont annoncé une série de mesures. Parmi celles-ci, l’augmentation de l’allocation touristique de 100 euros à 750 euros, prévue à partir de janvier 2025, figure comme un changement significatif. Bien que cette mesure ne soit pas encore mise en œuvre, elle vise à limiter la dépendance des voyageurs au marché noir. Par ailleurs, la réglementation interdisant de voyager avec plus de 7 500 euros par an pour les résidents algériens constitue un autre levier destiné à réduire les flux de devises hors des circuits officiels.
Cependant, ces initiatives, bien qu’ambitieuses, n’ont pas encore produit l’effet escompté. Le marché parallèle continue de prospérer, alimenté par une demande soutenue et un accès limité aux devises via les banques. Cette dynamique perpétue une pression constante sur le dinar algérien, rendant difficile une réduction de l’écart entre les deux marchés.
La situation actuelle met en lumière les défis structurels auxquels fait face l’économie algérienne. La demande croissante pour les devises étrangères, combinée à des restrictions persistantes dans le système bancaire officiel, maintient le marché noir comme un acteur incontournable. Les légères fluctuations de l’euro observées ces derniers jours pourraient annoncer des mouvements plus significatifs à l’avenir, nécessitant une réponse plus vigoureuse des autorités pour stabiliser la monnaie nationale et restaurer la confiance dans le système financier officiel.
La hausse récente de l’euro face au dinar, bien que limitée, souligne la nécessité d’une stratégie globale pour maîtriser les fluctuations monétaires. Une gestion efficace de la demande en devises, couplée à des réformes structurelles, pourrait permettre à l’économie algérienne de surmonter ces défis et d’offrir une alternative crédible au marché noir. Pour l’instant, la résilience du dinar dépendra de la capacité des autorités à réduire l’écart entre les taux officiels et parallèles, tout en répondant aux attentes des citoyens et des opérateurs économiques.
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