Mariage refusé par Robert Ménard : la compagne de l’Algérien expulsé témoigne

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MLe 6 juillet 2023 aurait dû être un jour de joie pour Eva et Mustapha. Un mariage attendu, une cérémonie prévue à la mairie de Béziers, une étape cruciale dans leur histoire. Mais la veille, tout bascule. Robert Ménard, maire de la ville, annonce qu’il refuse d’unir le couple. La raison avancée ? Le futur époux est sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Une décision qui, loin de s’arrêter à une simple opposition administrative, va déclencher une suite d’événements aux conséquences irréversibles pour les deux amoureux.

Eva se souvient encore de cette journée comme d’un cauchemar éveillé. Tout semblait prêt : la robe, la mairie, les invités. Mais en quelques heures, leurs rêves se sont effondrés. « Un jour, je suis en robe blanche à la mairie, et deux semaines plus tard, mon compagnon se fait expulser en pleine nuit vers l’Algérie », confie-t-elle au média français Midi Libre. Le choc est brutal. Pourtant, ce n’est que le début d’une série de décisions administratives qui vont bouleverser leur vie.

Moins de quinze jours après le refus du maire, Mustapha est convoqué par la police aux frontières à Sète. La suite se déroule à une vitesse fulgurante : contrôle, placement en rétention, puis expulsion vers l’Algérie en moins de trois jours. Un départ précipité, un adieu sans possibilité de retour immédiat. Eva, laissée seule avec son désespoir, ne comprend toujours pas comment leur mariage a pu être ainsi stoppé net. « J’ai l’impression d’avoir voulu me marier avec un criminel », lâche-t-elle, encore sous le coup de l’émotion.

L’affaire ne s’arrête pas là. Le refus de célébration de mariage de Robert Ménard a soulevé une vague d’indignation et de débats. Trois députés de La France Insoumise ont rapidement saisi la justice, dénonçant une entrave à la liberté matrimoniale. Pour l’élu, il ne s’agit que d’une mesure de précaution. Il évoque la possibilité d’un « mariage blanc » et assure avoir agi dans l’intérêt des lois françaises. Mais la justice devra trancher. Le 18 février, Robert Ménard est convoqué pour s’expliquer sur sa décision. Un procès qui pourrait marquer un tournant dans la gestion municipale des OQTF et des unions binationales.

Au-delà de cette audience, une autre procédure se profile. Le 21 février, à Montpellier, la légalité de l’expulsion de Mustapha sera examinée. Eva espère une issue favorable, bien que l’espoir soit mince. Depuis le départ forcé de son compagnon, elle lutte pour comprendre ce qui leur est arrivé et tente de trouver une solution pour les réunir. La distance, les lourdeurs administratives et les décisions judiciaires pèsent sur leur relation. Pourtant, elle refuse d’abandonner.

L’affaire soulève de nombreuses questions. La mairie avait-elle le droit de refuser cette union ? Était-il légitime d’assimiler ce mariage à une fraude avant même qu’il ne soit célébré ? L’expulsion de Mustapha s’est-elle déroulée dans le respect des procédures ? Autant de points qui seront abordés dans les prochains jours devant les tribunaux.

Dans cette attente, Eva oscille entre espoir et résignation. Son histoire, désormais publique, symbolise pour certains la rigueur des politiques migratoires françaises et pour d’autres, un cas révélateur des tensions autour des OQTF et des unions mixtes. Ce qui est certain, c’est que le 18 février, tous les regards seront tournés vers Béziers, où Robert Ménard devra justifier son refus devant la justice.

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