Marié à une Française et père de 3 enfants, un Algérien se retrouve sans titre de séjour 

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Dans un quotidien devenu absurde pour certains, les procédures administratives en France laissent parfois des familles entières dans le flou, comme en témoigne l’histoire de Mounir, un Algérien vivant à Creil, dans l’Oise. Marié à une citoyenne française, père de trois enfants, intégré depuis plus de deux décennies, l’Algérien se retrouve aujourd’hui sans titre de séjour, sans perspective claire, et sans réponse tangible de la part de l’administration. Ce cas, révélé par un article publié le 4 mai 2025 dans le journal Libération, met en lumière les conséquences humaines d’une dématérialisation totale des services préfectoraux, où l’accès à un interlocuteur devient un luxe inespéré.

Cet Algérien, arrivé en France au début des années 2000, a bâti sa vie au fil des années dans la légalité. Il travaille, paie ses impôts, élève ses enfants. Son quotidien, jusqu’à récemment, était celui de tout citoyen installé, jusqu’à ce que son titre de séjour arrive à échéance. Il a entamé les démarches pour le renouveler dès novembre, mais depuis, silence administratif total. Aujourd’hui, il est techniquement en situation irrégulière, sans titre de séjour depuis janvier. Malgré un mariage reconnu avec une Française et une vie familiale bien établie, il fait désormais partie des oubliés du système. Cet Algérien se retrouve donc à vivre sans titre de séjour, bien qu’il remplisse toutes les conditions pour en obtenir un.

Chaque nuit, il se connecte sur le site de la préfecture, espérant apercevoir une mise à jour ou une convocation. Rien. Mounir ne dort plus, rongé par l’angoisse de voir son quotidien s’effondrer. Il vit dans la peur d’un licenciement, d’un contrôle d’identité inopiné, voire d’un éloignement du territoire, alors qu’il est père de trois enfants français et qu’il n’a jamais cessé de respecter les règles. Cet Algérien, en quête de son titre de séjour, illustre la fragilité du statut de nombreux étrangers même lorsqu’ils sont insérés dans la société.

Malgré sa situation critique, Mounir conserve toutes les preuves de sa régularité passée. Fiches de paie, quittances de loyer, avis d’imposition, livret de famille : tout y est, sauf ce document vital. Le titre de séjour, cette carte qui donne droit au travail, à la protection sociale, à la stabilité, manque à l’appel. Et cette absence bloque tout. Cet Algérien, marié à une Française, père de trois adolescents scolarisés, se retrouve démuni face à une interface numérique, incapable d’obtenir une réponse humaine.

L’accès aux services de la préfecture est aujourd’hui entièrement digitalisé. Plus de guichet physique, plus de voix à l’autre bout du fil. Pour Mounir, et tant d’autres, cela signifie errer dans un labyrinthe administratif où la machine est sourde aux urgences humaines. La dématérialisation, pensée pour fluidifier les procédures, crée parfois des goulets d’étranglement dramatiques pour ceux dont la vie dépend de quelques clics non validés.

L’angoisse de Mounir est d’autant plus pesante qu’elle met en péril son emploi. Sans titre de séjour, il risque un licenciement, alors qu’il subvient aux besoins de toute une famille. Cet Algérien qui, pendant plus de vingt ans, a respecté toutes les règles, voit aujourd’hui sa stabilité remise en cause non pas pour une faute, mais pour une lenteur administrative. Et dans ce contexte, il se sent abandonné, invisible, bien qu’il soit intégré et reconnu dans son entourage local.

L’histoire de cet Algérien sans titre de séjour, pourtant marié à une Française et père de trois enfants, reflète une réalité partagée par de nombreux étrangers en France. Une situation dans laquelle l’incertitude et la peur remplacent l’espoir et la confiance. Tant que le titre de séjour ne sera pas délivré, la vie de Mounir restera suspendue, comme celle de milliers d’autres qui attendent, en silence, que l’administration les reconnaisse de nouveau.