Un simple voyage maritime entre l’Algérie et la France a pris une tournure bien amère pour un passager au port d’Oran. En effet, les agents de l’inspection principale de contrôle des voyageurs ont intercepté, dans le cadre d’une opération de routine mais méticuleusement menée, une quantité impressionnante de cigarettes de marque Marlboro, dissimulée dans le véhicule d’un voyageur au départ de l’Algérie vers la France.
La saisie est pour le moins significative sur ce voyageur, au départ de l’Algérie, à destination de la France : 310 cartouches, soit 3100 paquets de cigarettes de la marque Marlboro, tous de fabrication locale. Ce volume, bien au-delà de ce que la réglementation autorise pour une consommation personnelle, à savoir une cartouche, laisse peu de place au doute quant aux intentions du voyageur.
En croisant les chiffres, on comprend rapidement l’enjeu économique d’un tel transport : en Algérie, une cartouche se négocie aux alentours de 3000 dinars, l’équivalent d’environ 12 euros si l’on se réfère au taux de change informel largement utilisé dans les transactions du quotidien. Une fois arrivée en France, cette même cartouche atteint un prix moyen de 55 euros sur le marché parallèle, générant ainsi une marge bénéficiaire de près de 43 euros par unité. Multipliez cela par 310, et vous obtenez un gain potentiel de plus de 13 000 euros, si l’opération avait abouti sans encombre.
Mais c’est justement là que la stratégie du passager a échoué. La marchandise, bien que soigneusement dissimulée dans les recoins du véhicule, n’a pas échappé aux regards aguerris des agents affectés à cette mission. L’opération a été déclenchée dans le cadre du traitement d’une traversée maritime classique vers la ville française de Marseille, mais cette fois, l’inspection s’est transformée en coup de filet. Les agents, habitués à ce type de manœuvre, n’ont laissé aucun détail leur échapper. La fouille du véhicule a révélé les cartouches bien rangées, vraisemblablement réparties de manière à ne pas éveiller les soupçons à première vue. Une stratégie qui n’a pas suffi.
Suite à cette découverte, les autorités ont immédiatement procédé à la saisie de la marchandise, mais également du véhicule ayant servi au transport. Le passager impliqué se retrouve ainsi privé non seulement de ses espoirs de gain, mais aussi de son moyen de locomotion, devenu à ses dépens une pièce à conviction. Si l’identité du voyageur n’a pas été révélée, les conséquences judiciaires de cette tentative pourraient être lourdes, notamment si des infractions liées à la contrebande sont retenues à son encontre.
Cette affaire rappelle une réalité bien connue des services de contrôle aux frontières : le commerce illicite de cigarettes entre l’Algérie et la France reste une activité clandestine florissante. Profitant des écarts considérables entre les prix pratiqués dans les deux pays, certains voyageurs tentent de tirer profit du flux régulier de passagers entre les deux rives de la Méditerranée. Toutefois, les autorités algériennes, de plus en plus vigilantes face à cette forme de contrebande, intensifient leurs efforts pour détecter et neutraliser ce type de trafic.
L’incident survenu au port d’Oran montre aussi l’évolution des techniques utilisées par les passagers pour dissimuler leur marchandise, mais également la montée en compétence des inspecteurs en poste. Ce type de saisie, bien que spectaculaire par son ampleur, s’inscrit dans une tendance plus large de contrôle renforcé aux points de sortie du territoire algérien. Pour les services de l’inspection principale, c’est un coup de filet réussi, pour le voyageur, un voyage interrompu net avant même le départ.
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