La maison de couture française Chanel est au cœur d’une vive controverse après la présentation de sa collection printemps-été 2025 à Paris. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes algériens ont dénoncé le plagiat de leur patrimoine vestimentaire, pointant notamment des ressemblances frappantes entre certains modèles de la collection et le «vêtement naïli», une tenue traditionnelle algérienne réputée pour ses manches distinctives et sa ceinture en Louis d’or. Les critiques ne s’arrêtent pas là : des militants ont également accusé Chanel d’avoir attribué le «karakou algérois» au Maroc, provoquant une vague d’indignation en ligne et la création de hashtags tels que «Le vêtement naïli est algérien» et «Non au vol du patrimoine algérien». Face à la pression, la marque a désactivé les commentaires sur ses publications.
Cette polémique n’est pas la première du genre. Ces dernières années, plusieurs créateurs de mode occidentaux ont été accusés d’appropriation culturelle en intégrant des éléments du patrimoine vestimentaire d’autres nations sans reconnaissance adéquate. Le cas de Chanel soulève une nouvelle fois la question du respect et de la valorisation des traditions vestimentaires locales dans l’industrie de la mode mondiale.
Le vêtement naïli, originaire de la région de M’Sila, se distingue par son tissu soyeux, ses broderies minutieuses et ses motifs uniques qui racontent l’histoire et l’identité algérienne. Ce costume, porté notamment lors des cérémonies de mariage, incarne un savoir-faire transmis de génération en génération. Les couturiers algériens, qui luttent pour préserver et promouvoir cette tenue sur la scène internationale, ont vivement réagi à la présentation de Chanel, estimant que l’inspiration de la maison française était trop évidente pour être fortuite.
Cette affaire intervient alors que la mode algérienne commence à se faire une place sur la scène internationale. Des créateurs travaillent activement à la modernisation et à la valorisation des tenues traditionnelles en leur apportant une touche contemporaine, sans pour autant dénaturer leur essence culturelle. Ce mouvement de préservation et d’innovation attire un intérêt croissant à l’international et pourrait jouer un rôle clé dans la mise en avant du patrimoine algérien.
De son côté, Chanel n’a pas encore réagi officiellement aux accusations, mais la pression ne cesse de monter. Les internautes algériens et les créateurs de mode locaux exigent une reconnaissance publique de l’origine des pièces présentées et appellent à une meilleure régulation de l’appropriation culturelle dans l’industrie du luxe. Plusieurs organisations de défense du patrimoine culturel demandent également une transparence accrue des grandes maisons de couture quant à leurs sources d’inspiration et leur collaboration avec des artisans locaux.
L’affaire Chanel met en lumière un débat plus large sur la protection du patrimoine vestimentaire face à la mondialisation. Alors que la mode s’inspire de différentes cultures, la question de la reconnaissance et du respect des origines demeure centrale. L’Algérie, forte d’un héritage textile riche et diversifié, voit dans cette polémique une opportunité pour valoriser ses créateurs et promouvoir son artisanat au niveau international. Il devient essentiel pour le pays de renforcer la documentation et la promotion de son patrimoine culturel, en multipliant les initiatives visant à inscrire officiellement ces tenues au registre du patrimoine immatériel mondial.
À gauche l'imitation 🇲🇫
À droite l'original 🇩🇿
Quand CHANEL 🇲🇫 une des plus grandes entreprises productrices de haute couture au monde fait du copier coller d'une tenue Naili 🇩🇿
Voler une tenue traditionnelle d'une tribu algérienne 🇩🇿 c'est lui voler son identité son histoire. pic.twitter.com/L5jBAnVBfm— DZtte (@Tissemch) February 1, 2025
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