Dans une annonce qui a surpris de nombreux Marocains, le Roi du Maroc Mohammed VI a décidé d’annuler la tradition du sacrifice de l’Aïd El-Adha cette année. La décision, motivée par la diminution inquiétante du cheptel due aux conditions climatiques et économiques du pays, a été communiquée officiellement dans un message adressé à la nation, lu par le ministre des Affaires religieuses lors du journal télévisé. Le souverain a également annoncé qu’il se chargerait personnellement du rituel en sacrifiant une bête en remplacement de son peuple.
Dans son message, Mohammed VI a rappelé que depuis son accession au trône, il a toujours œuvré pour garantir à ses citoyens la possibilité d’accomplir leurs obligations religieuses dans les meilleures conditions. « Nous avons veillé, depuis que nous avons assumé la charge de gouverner le pays, à offrir à notre peuple fidèle tout ce qui lui permet d’accomplir sa religion, ses obligations et ses traditions, selon ce que Dieu a octroyé à la nation marocaine », a-t-il souligné.
Le Roi du Maroc a expliqué que la sécheresse persistante et la crise économique ont eu un impact considérable sur le secteur de l’élevage, entraînant une baisse significative du nombre de têtes de bétail disponibles. « La célébration de cette fête n’est pas une simple occasion passagère, elle porte des significations religieuses profondes qui reflètent l’attachement de notre peuple aux valeurs de notre noble religion. Cependant, nous devons également prendre en compte les défis climatiques et économiques que traverse notre pays », a-t-il précisé.
Il a également rappelé que le sacrifice du mouton, bien que fortement recommandé, reste une sunna et qu’il ne doit pas être accompli si cela entraîne des difficultés financières pour une grande partie de la population, notamment pour les familles à revenu modeste. « L’accomplissement de ce rite, dans ces circonstances difficiles, causerait un préjudice certain à de larges franges de notre peuple, en particulier à ceux à revenu limité », a-t-il averti.
Afin d’éviter à son peuple des dépenses excessives dans un contexte économique difficile, Mohammed VI a donc exhorté les Marocains à ne pas procéder à l’achat et au sacrifice des moutons cette année. Toutefois, il a insisté sur le fait que les autres traditions associées à l’Aïd El-Adha devraient être respectées, notamment la prière de l’Aïd, les œuvres de charité, le partage et le renforcement des liens familiaux. « Nous vous invitons à célébrer l’Aïd selon ses pratiques habituelles et ses nobles significations spirituelles, en priant dans les mosquées et en pratiquant la solidarité à travers les aumônes et le renforcement des liens de parenté », a-t-il déclaré.
Le Roi a également affirmé qu’il se chargerait personnellement d’accomplir le sacrifice en son nom et au nom de tous les Marocains, suivant ainsi la tradition prophétique. « Nous nous chargerons, si Dieu le veut, de l’accomplissement du sacrifice au nom de notre peuple, conformément à la tradition de notre ancêtre, le Prophète Muhammad, lorsqu’il sacrifia deux moutons en disant : “L’un pour moi et l’autre pour ma communauté” », a-t-il assuré.
Cette annonce du Roi du Maroc a immédiatement suscité des réactions contrastées à travers le pays. Certains citoyens ont salué la sagesse du Roi, estimant que cette mesure permettra d’éviter une flambée des prix du bétail et de soulager financièrement les familles les plus vulnérables. D’autres, plus attachés à la dimension religieuse et sociale du sacrifice, ont exprimé leur incompréhension face à cette décision inédite.
Ce n’est cependant pas la première fois qu’un monarque marocain prend une telle décision. Sous le règne de Hassan II, le sacrifice de l’Aïd avait été interdit à trois reprises pour des raisons économiques et sanitaires. Mohammed VI semble ainsi s’inscrire dans une continuité, privilégiant une approche pragmatique face aux réalités du pays tout en veillant à préserver l’esprit de la fête.
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