Maroc – Manifestations : l’APS adresse un message fort à Rabat

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L’APS adresse un message fort à Rabat dans un contexte marqué par des manifestations et des accusations de manipulation politique au Maroc. Dans une dépêche largement reprise, l’APS met en lumière ce qu’elle qualifie de « manipulation marocaine », en soulignant que « malgré sa mort clinique, le Makhzen n’oublie pas l’Algérie ». Selon l’agence de presse, certains médias proches du pouvoir voisin amplifient artificiellement des appels à manifester en Algérie pour détourner l’attention des véritables problèmes qui secouent aujourd’hui le Maroc, où les manifestations se multiplient et traduisent un malaise profond. C’est dans ce cadre que l’APS insiste sur une lecture lucide des événements, rappelant que les campagnes lancées par des collectifs numériques comme « GenZ 212 » ou « GenZ 213 » s’inscrivent dans une stratégie orchestrée pour projeter vers l’extérieur les tensions marocaines et affaiblir la cohésion algérienne.

Le Maroc traverse une crise sociale d’ampleur, et les manifestations qui éclatent régulièrement dans plusieurs villes mettent en évidence le fossé grandissant entre les ambitions du Makhzen et les attentes de la population. Les slogans criés dans les rues parlent d’eux-mêmes : « Pas de Coupe du Monde sans hôpitaux ! », « Du pain, pas des stades ! », « Justice sociale avant le football ! ». Dans ce climat, l’APS relève que ces manifestations au Maroc ne traduisent pas seulement un rejet passager, mais bien une remise en cause globale d’un modèle basé sur des projets de prestige comme l’organisation de la Coupe du Monde et de la Coupe d’Afrique, alors que des pans entiers de la société réclament en priorité des services de base.

L’APS souligne que ces manifestations mettent à nu la contradiction entre des milliards investis dans des infrastructures sportives et la réalité quotidienne de familles qui peinent à assurer un repas complet. Dans les écoles marocaines, la surcharge des classes et les taux élevés d’abandon scolaire nourrissent ce malaise, tandis que le chômage des jeunes reste l’un des plus préoccupants de la région. Dans le secteur de la santé, les inégalités flagrantes renforcent la contestation : les hôpitaux publics manquent cruellement de moyens, et un drame a marqué les esprits lorsque huit femmes sont décédées dans une maternité en attendant une césarienne, événement que l’APS a rapporté comme symbole de l’effondrement du système. Pour l’agence, ces drames alimentent une colère sociale qui s’exprime désormais de façon récurrente dans la rue.

Par ailleurs, l’APS insiste sur le poids politique de certaines décisions internationales. Le rejet populaire des accords d’Abraham, conjugué aux massacres à Gaza, accentue la fracture interne et alimente des manifestations qui ne se limitent plus aux questions sociales, mais embrassent également un rejet des choix géopolitiques du royaume. C’est dans ce contexte, explique l’APS, que les manifestations au Maroc deviennent un révélateur de tensions structurelles, tandis que les relais médiatiques marocains s’emploient à détourner le regard en évoquant des scénarios d’instabilité en Algérie.

Pour contrer cette projection, l’APS met en avant la spécificité du modèle algérien, qu’elle décrit comme un Etat social solide. Dans son analyse, elle rappelle que l’Algérie continue d’assurer un accès gratuit à la santé et à l’éducation, qu’elle distribue des manuels scolaires et offre des cantines gratuites à plus de 12 millions d’élèves, et qu’elle développe des politiques de logement social massives. Elle insiste aussi sur les programmes de soutien aux jeunes et à l’innovation, citant la mise en place d’incubateurs, de financements spécifiques aux start-up et de concours nationaux. L’APS souligne que ces mesures, loin d’être symboliques, constituent des filets de protection concrets qui protègent la cohésion nationale.

Dans sa dépêche, l’APS met également en garde contre ce qu’elle appelle une « colonisation mentale », en référence à l’usage de références culturelles étrangères par des collectifs comme GenZ. L’exemple du manga « One Piece », transformé en emblème de revendications sans rapport avec la réalité du Maghreb, est cité comme une stratégie visant à séduire la jeunesse et à l’éloigner de ses repères historiques. Pour l’APS, ces initiatives illustrent la volonté du Makhzen et de ses relais de brouiller les cartes et de détourner les jeunes des véritables enjeux.

La conclusion de l’APS est claire : derrière les slogans et les hashtags, il ne s’agit pas de simples manifestations, mais d’une tentative de déstabilisation orchestrée. Elle avertit que l’Algérie ne doit pas être comparée au Maroc, rappelant que les manifestations au Maroc traduisent une fragilité interne, alors que l’Algérie dispose des ressources politiques, sociales et historiques pour défendre sa cohésion. L’agence martèle enfin que l’Algérie est consciente de ses propres défis et continue de les affronter par son modèle social et son unité nationale, sans céder aux tentatives extérieures de diversion.