Chaque année, à l’approche de l’été, des milliers d’Algériens établis en France prennent la route en direction du sud, et plus particulièrement de Marseille, pour embarquer à bord des ferries reliant le port phocéen aux villes côtières d’Algérie. Ce trajet, devenu presque rituel, fait de Marseille un point de passage stratégique pour les Algériens désireux de passer les vacances dans leur pays d’origine. Mais cette année, c’est une mauvaise surprise qui attend de nombreux conducteurs algériens sur les routes menant à Marseille, en raison de l’installation récente d’un nouveau radar à verbalisation bidirectionnelle.
Positionné sur la RD559, entre la fin des lacets et l’entrée du camp de Carpiagne, ce radar cible une zone très fréquentée reliant Marseille à des localités touristiques comme Cassis ou Roquebrune-Cap-Martin. De nombreux Algériens empruntent cet itinéraire pour atteindre Marseille en voiture, souvent en convoi familial ou avec des véhicules chargés de bagages. Le problème, c’est que sur cette portion de route, la vitesse est strictement limitée à 80 km/h. Pourtant, la majorité des usagers ont pris l’habitude de rouler plus vite, surtout lorsqu’ils sont pressés par l’heure de l’embarquement au port de Marseille. Ce nouveau dispositif est donc capable de surprendre les Algériens circulant vers Marseille sans qu’ils aient le moindre soupçon de sa présence, d’autant plus qu’aucun panneau de signalisation ne prévient de son implantation.
La mauvaise surprise est d’autant plus grande que ce radar est capable de verbaliser dans les deux sens de circulation. Cela signifie que les Algériens circulant vers Marseille peuvent être flashés tout autant que ceux qui en repartent après avoir déposé des proches ou terminé leur séjour. Cette mesure tombe à un moment où les déplacements des Algériens entre Marseille et les ports algériens comme Oran, Alger ou Béjaïa atteignent leur pic saisonnier. La traversée en bateau reste en effet un mode de transport privilégié pour transporter des effets personnels, parfois des véhicules, et même des animaux de compagnie.
Ce dispositif, signalé pour la première fois par le site spécialisé radars-auto, a été mis en place le 6 juin, à quelques semaines du début officiel des grandes migrations estivales. Beaucoup d’Algériens, concentrés sur l’idée d’arriver à l’heure à Marseille pour embarquer vers l’Algérie, pourraient donc se voir infliger des contraventions salées pour de simples excès de vitesse momentanés. Dans une région où la densité des radars est déjà importante — avec pas moins de 96 dispositifs automatiques recensés dans les Bouches-du-Rhône — cette nouvelle installation ajoute un niveau de vigilance supplémentaire.
Ce radar n’est d’ailleurs pas le seul à surprendre. D’autres dispositifs ont récemment été signalés à proximité de la route des Goudes, toujours dans la zone sud de Marseille. Là encore, des Algériens en route pour le port peuvent être concernés. Ce radar flashe à partir d’un dépassement de plus de 30 km/h, ce qui peut coûter cher, voire entraîner la suspension de permis. Pour les Algériens ayant déjà un emploi du temps serré entre la préparation des papiers, les bagages, les enfants et la route jusqu’à Marseille, cette série de radars constitue une réelle complication.
Il est donc conseillé à tous les Algériens prenant la route vers Marseille de redoubler de prudence, de respecter scrupuleusement les limitations de vitesse et de prévoir un délai supplémentaire afin d’éviter de rouler dans l’urgence. Cette vigilance permettra d’éviter une mauvaise surprise à l’arrivée à Marseille, ville qui reste un carrefour incontournable pour tous ceux qui souhaitent rejoindre l’Algérie par voie maritime. Car si la mer Méditerranée sépare les deux rives, les liens entre Marseille et les Algériens n’ont jamais été aussi vivants. Mais cette année, la prudence est plus que jamais de mise.