Algérie Ferries, en pleine phase de renforcement de sa flotte pour mieux répondre à la demande croissante des voyageurs entre la France et l’Algérie, doit faire face à un contretemps inattendu. Le nouveau ferry El Venizelos, récemment affrété par Algérie Ferries auprès d’une compagnie grecque, se retrouve actuellement immobilisé dans un port stratégique en France. Cet incident, survenu juste après sa mise en service, complique l’organisation des traversées en cette période de haute affluence. La mauvaise surprise provient d’un contrôle mené dans le cadre du mémorandum de Paris, par le Centre de sécurité des navires rattaché à la direction interrégionale de la mer (Dirm Med). Selon les éléments relayés par la presse spécialisée, notamment le journal Le Marin, le navire aurait présenté des défaillances techniques qui n’ont pas été rendues publiques à ce stade.
L’histoire de ce ferry avait pourtant bien commencé. Fraîchement intégré dans les opérations de transport d’Algérie Ferries, El Venizelos a effectué sa première traversée entre Alger et Marseille le dimanche 22 juin. Ce voyage inaugural s’est déroulé sans incident apparent, et à son arrivée en France, le navire semblait prêt à enchaîner les rotations entre les deux rives de la Méditerranée. Cependant, une fois accosté à Marseille, le navire n’a pas repris la mer. Les autorités maritimes françaises ont décidé de le maintenir à quai pour des raisons liées à la sécurité, en application des procédures internationales sur les inspections de navires étrangers.
Le navire concerné par cette situation exceptionnelle possède une capacité importante, avec 2.500 passagers et 800 véhicules, ce qui en fait un atout majeur pour les liaisons maritimes entre la France et l’Algérie. Algérie Ferries avait misé sur ce renfort pour alléger la charge sur ses autres unités et proposer un service plus fluide durant la saison estivale. La France constitue en effet l’un des axes les plus fréquentés pour la compagnie, et tout blocage opérationnel peut rapidement affecter la chaîne logistique, la satisfaction des voyageurs et la réputation de l’entreprise. La présence du navire à Marseille, immobilisé sans qu’aucune date de redépart ne soit annoncée, constitue un défi logistique non négligeable pour Algérie Ferries, dont les capacités déjà tendues sont mises à l’épreuve.
Du côté des autorités françaises, aucune précision n’a encore été communiquée sur la nature exacte des défaillances observées lors du contrôle. Ce silence entretient l’incertitude autour de la durée de l’arrêt imposé à Algérie Ferries, alors que le navire devait jouer un rôle central dans le dispositif de desserte entre la France et l’Algérie pendant tout l’été. Ce retard opérationnel oblige Algérie Ferries à revoir ses plans de traversées, à ajuster ses plannings et à anticiper les répercussions possibles sur le confort des passagers, notamment ceux déjà détenteurs de billets pour les prochaines dates.
La société devra également évaluer l’impact économique et logistique d’un arrêt prolongé. L’enjeu ne se limite pas au trafic passager ; le transport de véhicules personnels entre l’Algérie et la France est aussi une composante importante de l’activité. Chaque traversée annulée ou reportée crée un effet domino sur les flux de voyageurs, mais aussi sur la gestion des ports, des équipages et du matériel.
Cette mauvaise surprise intervient alors qu’Algérie Ferries cherche à améliorer la qualité de ses services et à renforcer la fiabilité de ses dessertes maritimes avec la France. Le choix d’un affrètement externe, censé apporter souplesse et capacité, se retrouve contrarié par un imprévu technique qui pourrait nuire à l’image de marque de la compagnie. Pour l’heure, aucune annonce officielle n’a été faite sur les mesures correctives envisagées ni sur le calendrier de remise en service du navire El Venizelos.