Médaillé de l’ordre de mérite : qui est Amar Bendjama ?

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Le ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, a remis, à New York, au nom du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, une médaille de l’ordre de mérite au rang de « Achir » à l’ambassadeur de l’Algérie à l’ONU, M. Amar Bendjama, en reconnaissance de sa compétence, de sa loyauté et de son dévouement dans la représentation de l’Algérie aux Nations Unies, et en reconnaissance de sa défense des causes justes à travers le monde, au premier rang desquelles les causes palestinienne et sahraouie.

Dans le discours qu’il a prononcé à l’issue de sa décoration, l’Ambassadeur Bendjama a exprimé sa profonde gratitude et ses sincères remerciements et appréciation au Président de la République pour cet honneur, affirmant son engagement à continuer à œuvrer avec dévouement et loyauté sous sa haute direction au service de l’Algérie, en défendant ses intérêts et en faisant entendre sa voix dans les instances internationales.

Amar Bendjama est un diplomate de longue date qui a gravé son nom dans l’histoire de la diplomatie algérienne par une trajectoire dense et exigeante. Né en 1951 à Skikda, Amar Bendjama a été diplômé de l’École nationale d’administration d’Alger en 1975, et rejoint immédiatement le ministère des Affaires étrangères. Très tôt, Amar Bendjama s’est engagé sur le terrain diplomatique : il a exercé les fonctions de chef des visites officielles de 1977 à 1979, puis a été Premier secrétaire à l’ambassade d’Algérie en URSS de 1980 à 1984. Durant cette même période, Amar Bendjama a également occupé la fonction de directeur adjoint des pays socialistes d’Europe au sein du ministère des Affaires étrangères entre 1984 et 1989.

La carrière de Amar Bendjama l’a conduit à servir comme représentant permanent adjoint de l’Algérie auprès des Nations Unies à New York entre 1989 et 1991, avant d’être nommé ambassadeur d’Algérie en Éthiopie (1992–1994), où il cumule le rôle de représentant auprès de l’Organisation de l’Unité africaine. De 1994 à 1995, Amar Bendjama fut ambassadeur au Royaume-Uni, puis il fut désigné secrétaire général du ministère des Affaires étrangères de 1996 à 2000, période pendant laquelle il fut étroitement impliqué dans la politique diplomatique centrale de l’Algérie. Entre 2001 et 2005, il occupa le poste d’ambassadeur au Japon, puis de 2005 à 2009 il fut conseiller auprès du ministre des Affaires étrangères chargé des questions euro-méditerranéennes. En 2010, Amar Bendjama fut nommé ambassadeur en Belgique et au Luxembourg, tout en étant chef de la délégation algérienne à l’Union européenne et représentant auprès de l’OTAN. De 2013 à 2017, il fut ambassadeur de l’Algérie en France (et à Monaco) ainsi que chargé de la délégation de l’Algérie auprès de l’UNESCO. De 2017 jusqu’à sa nomination à l’ONU en 2023, Amar Bendjama occupa la fonction d’ambassadeur et conseiller au cabinet du ministre des Affaires étrangères.

C’est le 11 avril 2023 que Amar Bendjama a été officiellement nommé représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies à New York, prenant ainsi la succession de Nadir Larbaoui. Peu après, l’Algérie fut élue membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2024–2025, et Amar Bendjama a activement représenté le pays au sein de cet organe majeur. En janvier 2025, pendant sa présidence mensuelle du Conseil de sécurité, il a dirigé les travaux et les conférences, en présentant le programme de travail du Conseil et intervenant dans des dossiers sensibles. Par ailleurs, Amar Bendjama a récemment été élu vice-président du Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC), ce qui témoigne de sa position croissante dans les institutions multilatérales.

Les interventions de Amar Bendjama sont marquées par une constance dans la défense du droit international, l’appel à l’action des organes onusiens et la dénonciation des doubles standards. Il a plaidé avec insistance pour un cessez-le-feu à Gaza, a présenté des projets de texte au Conseil de sécurité sur la protection des civils, et dénoncé le silence de l’ONU face aux violations humanitaires. Il a également pris à partie le représentant du Maroc dans des débats diplomatiques, soulignant des omissions qu’il estime significatives dans les discours sur le Sahara occidental, ce qui révèle la fermeté de Amar Bendjama dans les dossiers sensibles de la diplomatie algérienne.

La remise de la médaille de l’ordre de mérite au rang de « Achir » à Amar Bendjama s’inscrit dans cette trajectoire de service et de responsabilités assumées. Ce geste symbolique vient saluer non seulement la fidélité vis-à-vis de l’État, mais aussi l’influence de Amar Bendjama dans les arènes internationales, où il porte la voix de l’Algérie avec rigueur, compétence et constance.