La question des déserts médicaux est devenue un enjeu majeur en France, avec de nombreux territoires souffrant d’un accès limité aux soins. La députée MoDem de la Mayenne, Géraldine Bannier, relance un projet de loi qui propose une solution novatrice en France inspirée d’un modèle appliqué en Algérie, au sujet des médecins fraichement diplomés. Son idée de service civique médical invite les jeunes médecins à exercer, sur la base du volontariat, dans des zones où l’offre de soins est insuffisante. Ce texte, qu’elle a redéposé à l’Assemblée nationale, vise à lutter contre cette problématique qui touche de nombreux citoyens.
Géraldine Bannier souligne l’urgence de la situation : « Nos concitoyens sont trop nombreux à renoncer aux soins par la seule difficulté d’y accéder. » Ce constat amer résonne dans plusieurs régions, où les médecins sont rares, laissant la population dans une précarité sanitaire alarmante. Avec ce projet, la députée propose un cadre légal qui permettra aux jeunes médecins, qu’ils soient généralistes ou spécialistes, de s’installer pendant une année dans des territoires sous-dotés en soins. L’idée est de favoriser une mobilité des praticiens vers des zones nécessitant une attention particulière, tout en leur offrant des conditions de travail attractives.
Concrètement, la députée envisage un service médical salarié, basé sur la grille indiciaire des praticiens hospitaliers. Ce dispositif offrirait aux jeunes médecins la possibilité de travailler dans des infrastructures fournies par les collectivités locales, qui pourraient également leur apporter un soutien logistique. La proposition va plus loin en prévoyant que les loyers des médecins soient entièrement couverts durant cette période d’exercice. Ce service médical sera principalement axé sur la médecine ambulatoire, mais pourrait également impliquer des établissements de santé publics ou privés.
Un aspect intéressant de cette initiative est la flexibilité qu’elle offre. À la fin de leur année de service, les médecins seront libres de choisir leur lieu d’installation. La proposition de loi permet même un renouvellement du contrat de service médical citoyen à deux reprises, si le jeune médecin le souhaite. Ce système s’inscrit dans une logique de volontariat, permettant ainsi aux praticiens de s’engager en toute liberté tout en apportant des soins nécessaires aux populations en détresse.
Les soutiens à ce projet ne manquent pas. Les députés mayennais Yannick Favennec (Groupe LIOT) et Guillaume Garot (PS) se joignent à Bannier pour relancer leur groupe transpartisan au sein de l’Assemblée nationale. Ils militent également pour une régulation de l’installation des médecins, soulignant l’importance d’une approche collective pour résoudre les disparités d’accès aux soins.
L’idée de créer un service civique médical en France rappelle le système en place en Algérie, où le service civil est obligatoire pour les médecins spécialistes nouvellement diplômés. Ce modèle, qui oblige les jeunes médecins à servir dans des zones sous-dotées, a des similarités avec la proposition de Bannier, mais il présente également des différences notables. En Algérie, ce service est contraignant, tandis qu’en France, il repose sur le volontariat.
La mise en œuvre d’un tel projet en France pourrait non seulement répondre à des besoins criants, mais également enrichir l’expérience des jeunes médecins. En exerçant dans des zones sous-dotées, ces praticiens pourraient développer des compétences précieuses tout en contribuant à l’amélioration de l’accès aux soins pour des populations souvent oubliées. Ce type d’initiative pourrait également encourager une prise de conscience plus large des enjeux sanitaires et des réalités du métier de médecin, favorisant ainsi un débat public autour de la répartition des ressources médicales.
Les défis liés aux déserts médicaux sont complexes et nécessitent des solutions innovantes et audacieuses. La proposition de loi de Géraldine Bannier constitue un premier pas vers une réponse structurée à cette crise. En s’inspirant de modèles étrangers, la France pourrait trouver des pistes pour reconfigurer son système de santé et garantir à chaque citoyen un accès équitable aux soins. Reste à voir comment ce projet sera accueilli et discuté au sein de l’Assemblée nationale et si les mécanismes proposés pourront réellement être mis en place pour répondre aux besoins urgents des territoires en souffrance.
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