Menacée par la France, l’Algérie a choisi une réaction totalement inattendue, bouleversant ainsi les attentes de nombreux observateurs. Alors que les responsables français semblaient vouloir imposer un rapport de force, en adressant un ultimatum à Alger, la réponse algérienne a pris une tournure radicalement opposée. Cette escalade diplomatique intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays, alimenté par des désaccords sur plusieurs dossiers sensibles.
Le ministère algérien des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines a publié jeudi un communiqué clair et ferme, dans lequel il affirme que l’Algérie refuse toute forme de pression et qu’elle appliquera une politique de réciprocité stricte à l’encontre des restrictions mises en place par la France.
« Dans la montée en cadence de l’escalade et des tensions que la partie française a imprimées à la relation entre l’Algérie et la France, l’Algérie n’a pris l’initiative d’aucune rupture et a laissé la partie française en assumer seule la responsabilité pleine et entière », souligne le communiqué.
Les tensions entre Alger et Paris trouvent leur origine dans plusieurs dossiers litigieux, notamment les restrictions imposées à la mobilité des ressortissants algériens, la gestion des flux migratoires et la remise en cause potentielle de l’Accord franco-algérien de 1968 régissant le statut des Algériens en France.
L’Algérie accuse Paris d’utiliser de manière « abusive et arbitraire » les décisions administratives d’expulsion à l’encontre des Algériens, sans leur permettre d’exercer leurs droits de recours. « Les manquements constatés aux obligations nationales et internationales sont le fait de la partie française, comme en témoigne le recours abusif et arbitraire aux décisions administratives d’éloignement des ressortissants algériens, les privant de l’usage des voies de droit que leur garantit la législation française elle-même », poursuit le communiqué du ministère.
L’Algérie, qui réaffirme son attachement au droit international et aux conventions bilatérales, estime que la France agit en contradiction avec les accords signés entre les deux pays. « L’Algérie, quant à elle, est attentive à sa position internationale et reste attachée au respect de l’intégralité du corpus juridique régissant les mobilités entre l’Algérie et la France, sans sélectivité et sans détournement de ses vocations, telles qu’elles ont été identifiées conjointement par l’Algérie et la France », précise-t-il.
Face à cette situation, Alger annonce une riposte immédiate et proportionnelle à toute restriction que la France pourrait imposer à ses ressortissants. « Dans ce même esprit, l’Algérie rejette catégoriquement les ultimatums et les menaces. De la même manière, elle appliquera une réciprocité stricte et immédiate à toutes les restrictions apportées aux mobilités entre l’Algérie et la France », déclare le ministère algérien des Affaires étrangères.
L’un des points les plus sensibles concerne l’Accord de 1968, qui régule le séjour des Algériens en France et leur accorde un statut particulier par rapport aux autres ressortissants étrangers. La France envisage une révision de cet accord, ce que l’Algérie perçoit comme une tentative de marginalisation de ses ressortissants sur le sol français. « Enfin, toute remise en cause de l’Accord de 1968, qui a été au demeurant vidé de toute sa substance, sera suivie de la part de l’Algérie d’une même remise en cause des autres accords et protocoles de même nature, sans préjudice d’autres mesures que ses intérêts nationaux lui dicteraient d’adopter », assure le communiqué.
Cette situation, exacerbée par le climat politique en France, est en partie attribuée à la montée en puissance des discours hostiles à l’immigration et des tensions internes autour des politiques migratoires. « Ainsi, l’extrême droite française revancharde et haineuse aura réussi son pari. La relation algéro-française qu’elle a prise en otage aura été mise au service de basses œuvres politiciennes indignes d’elle », conclut le communiqué.
L’avenir des relations entre l’Algérie et la France semble dépendre des prochaines initiatives diplomatiques que les deux parties prendront pour apaiser la situation. Cependant, l’attitude d’Alger illustre une volonté claire de ne plus subir de pressions unilatérales et de revendiquer une relation fondée sur le respect mutuel et l’égalité des partenaires.
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