Micro-entreprises en France : les Algériens cibles d’un nouveau piège bien rodé

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Une nouvelle forme d’escroquerie prend pour cible les micro-entreprises en France, notamment celles créées par les Algériens, qui sont nombreux à se lancer dans l’entrepreneuriat individuel. Cette escroquerie, aussi subtile que bien organisée, repose sur une usurpation d’identité : des individus malintentionnés se font passer pour l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), prétendant qu’il est nécessaire de payer des frais pour valider l’immatriculation au répertoire Sirene. Les Algériens qui créent leurs micro-entreprises avec rigueur et bonne foi se retrouvent ainsi vulnérables face à cette arnaque qui vise les micro-entreprises par des moyens détournés, notamment des courriers officiels en apparence, envoyés dès l’immatriculation de l’activité.

L’escroquerie commence généralement peu après l’enregistrement d’une micro-entreprise. Le créateur reçoit un courrier, souvent très bien imité, sur lequel figurent des références administratives et une demande de paiement immédiat. Le montant exigé varie entre 90 et 100 euros, une somme qui paraît plausible pour un entrepreneur novice, notamment un Algérien fraîchement diplomé en France, peu au fait de la gratuité de cette formalité. Ces documents frauduleux, parfois envoyés sous en-tête « Sirene », induisent en erreur les Algériens qui souhaitent faire évoluer leurs micro-entreprises dans le respect des lois françaises. Les auteurs de cette arnaque profitent d’un flou entre les différentes démarches administratives, notamment entre l’immatriculation gratuite au Sirene et l’éventuel enregistrement payant au Registre national des entreprises (RNE), géré par l’INPI.

Cette escroquerie, bien rodée, cible notamment les Algériens créateurs de micro-entreprises, conscients des obligations légales mais souvent perdus face à une avalanche de courriers, de mails ou de demandes contradictoires en France. Ces documents exigent le règlement rapide d’une soi-disant redevance Sirene. Or, comme l’a rappelé officiellement l’Insee dans un communiqué diffusé le 7 mai, l’inscription au répertoire Sirene est entièrement gratuite. Aucun frais ne peut être demandé pour obtenir son numéro Siren, indispensable à toute micro-entreprise légalement constituée. Les Algériens sont ainsi appelés à une vigilance accrue, car cette arnaque ne fait pas que siphonner de l’argent : elle instille la méfiance et le doute dans des démarches administratives déjà complexes.

Pour ne pas tomber dans le piège, les micro-entrepreneurs doivent impérativement passer par le site officiel du guichet unique pour immatriculer leur activité. Le document authentifiant l’enregistrement — l’avis de situation — est téléchargeable exclusivement via sirene.fr, sans qu’aucun courrier ne soit envoyé par voie postale. C’est précisément cette absence de contact postal qui devrait alerter. Les Algériens à la tête de micro-entreprises doivent garder en tête que ni Sirene ni l’Insee ne réclament de paiements, et encore moins via courrier non sécurisé.

Les recommandations sont claires : ne jamais verser d’argent à des entités non vérifiées, toujours consulter les plateformes officielles et, en cas de doute, demander conseil à des structures d’accompagnement comme l’INPI, les chambres de commerce ou les associations de soutien aux entrepreneurs, particulièrement utiles aux Algériens qui lancent des micro-entreprises et se retrouvent parfois isolés dans leur parcours. Si malgré toutes les précautions, une personne a effectué un paiement frauduleux, elle doit immédiatement contacter sa banque afin d’annuler la transaction et déposer plainte auprès des autorités compétentes.