L’Algérie a une nouvelle fois pris la parole aux Nations unies pour exprimer son indignation face à l’absence d’un mandat relatif aux droits de l’homme au sein de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à l’adaptabilité des opérations de maintien de la paix de l’ONU, le représentant permanent de l’Algérie, Amar Bendjama, a vivement critiqué cette incohérence par rapport aux autres missions onusiennes.
Selon lui, alors que la communauté internationale surveille et rapporte les violations des droits fondamentaux dans de nombreuses régions, la MINURSO demeure une exception, privée de toute compétence en la matière. Une situation qui, selon Bendjama, envoie un message troublant : cette mission serait contrainte d’ignorer d’éventuelles violations.
L’Algérie plaide donc pour une uniformisation des missions de paix de l’ONU, avec l’intégration systématique d’un volet droits humains. Pour Bendjama, cela permettrait d’améliorer la surveillance et le signalement des atteintes aux droits fondamentaux, tout en renforçant la légitimité et l’efficacité des opérations de paix.
Son intervention s’inscrit dans une réflexion plus globale sur l’avenir des opérations de maintien de la paix de l’ONU. Il a souligné la nécessité d’adapter ces missions aux défis actuels et futurs, notamment en préparation de la Conférence ministérielle de Berlin sur le maintien de la paix prévue en mai prochain.
MINURSO : l’Algérie catégorique
Selon lui, les missions onusiennes souffrent d’un manque de clarté dans leurs mandats et d’une surcharge de responsabilités, ce qu’il qualifie de « mandats en sapin de Noël », en référence à l’accumulation excessive de tâches qui nuit à leur efficacité. Pour y remédier, il plaide pour des mandats plus ciblés, définis dès le départ avec des objectifs clairs et atteignables.
Bendjama a également mis en avant l’importance des partenariats, notamment avec l’Union africaine, qu’il considère comme un acteur clé dans le maintien de la paix sur le continent. L’Algérie insiste sur le renforcement de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, jugées plus à même de comprendre les enjeux locaux et de proposer des solutions durables.
Autre aspect fondamental de l’adaptabilité des opérations de paix selon l’Algérie : la primauté du dialogue politique. Bendjama insiste sur la nécessité de privilégier les solutions politiques et la consolidation de la paix plutôt que de se focaliser uniquement sur des présences militaires sur le terrain. Cela implique notamment un respect strict du droit international et du principe d’autodétermination des peuples sous occupation étrangère, une référence directe à la situation du Sahara occidental.
Enfin, l’Algérie réaffirme son engagement à soutenir les missions de l’ONU en apportant son expertise en matière de paix et de sécurité. Bendjama conclut en insistant sur la responsabilité collective de la communauté internationale pour assurer une plus grande cohérence et une meilleure efficacité des opérations de maintien de la paix.
Cette prise de position algérienne intervient dans un contexte où la question du Sahara occidental reste un point de tension diplomatique régional majeur, avec des enjeux importants pour la stabilité et la sécurité en Afrique du Nord. L’absence d’un mandat relatif aux droits de l’homme pour la MINURSO continue d’être un sujet de discorde, et l’Algérie semble déterminée à maintenir la pression sur les Nations unies afin que cette question reste une priorité.
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