Mohamed Boukhari exhorte les Algériens à tirer profit de la « ZLECAF »

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L’Algérie se positionne de plus en plus comme un acteur clé du commerce africain, et les opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) constituent un levier stratégique pour son développement économique. Le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Mohamed Boukhari, a récemment exhorté les opérateurs économiques à exploiter pleinement ce marché en expansion. Son appel intervient dans un contexte où l’Algérie cherche à diversifier ses exportations et à réduire sa dépendance aux hydrocarbures.

L’un des principaux atouts de la ZLECAF réside dans la réduction progressive des barrières douanières entre les pays du continent. D’ici 2030, 97 % des droits de douane seront supprimés, offrant ainsi un accès sans précédent aux entreprises algériennes désireuses de conquérir de nouveaux marchés. Cette ouverture représente une occasion unique pour les industries locales de se positionner en tant que fournisseurs privilégiés dans des secteurs variés, allant de l’agroalimentaire à la pétrochimie, en passant par les produits manufacturés.

La participation de l’Algérie à la ZLECAF ne se limite pas à une simple signature d’accords. Depuis son adhésion officielle en 2021, le pays a mis en place plusieurs mécanismes visant à faciliter les exportations vers l’Afrique. La récente journée d’information organisée par l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) a permis de mettre en lumière ces dispositifs, tout en sensibilisant les opérateurs économiques sur les opportunités concrètes à saisir.

Le ministre Boukhari a insisté sur le rôle stratégique de l’Algérie en tant que porte d’entrée vers l’Afrique subsaharienne. Son positionnement géographique privilégié, conjugué à des infrastructures en constante modernisation, notamment les ports et les routes commerciales, en fait un hub idéal pour la redistribution des produits vers l’ensemble du continent. L’objectif est clair : renforcer la compétitivité des entreprises algériennes sur le marché africain et leur permettre d’étendre leur présence au-delà des frontières traditionnelles.

Parmi les secteurs les plus prometteurs, l’agro-industrie occupe une place de choix. L’Algérie, avec sa production locale en plein essor, pourrait répondre à une demande croissante en produits alimentaires transformés. De même, l’industrie pharmaceutique algérienne, en pleine expansion, a déjà commencé à s’implanter dans plusieurs pays africains, bénéficiant de la réputation de qualité de ses produits et d’un rapport qualité-prix compétitif.

Le commerce intra-africain, bien que sous-exploité jusqu’à présent, offre un potentiel immense. Actuellement, il ne représente qu’environ 16 % des échanges globaux du continent, un chiffre bien en deçà des niveaux observés dans d’autres régions du monde. La ZLECAF ambitionne d’inverser cette tendance en créant un marché unifié des biens et services, avec pour objectif final une intégration économique complète du continent. L’Algérie, en tant qu’économie majeure, a un rôle clé à jouer dans cette dynamique.

Les autorités algériennes ont mis en place plusieurs incitations pour encourager les exportateurs à s’orienter vers l’Afrique. Parmi celles-ci, l’adhésion en décembre 2023 à l’initiative du commerce orienté, permettant aux entreprises de bénéficier d’échanges sans restrictions douanières avec les pays partenaires. Ce dispositif facilite grandement la circulation des marchandises et réduit les coûts liés aux formalités administratives, favorisant ainsi une plus grande fluidité des transactions commerciales.

Lors de la journée d’information, des personnalités de premier plan ont pris la parole pour souligner les efforts entrepris en matière de facilitation des échanges. Le Général-major Abdelhafid Bakhouche, directeur général des douanes, a évoqué les réformes en cours visant à accélérer les procédures d’exportation et à garantir un meilleur accompagnement aux entreprises désireuses de s’implanter sur le marché africain. Les représentants des ministères, des organisations patronales et des associations professionnelles ont, quant à eux, exprimé leur soutien aux initiatives visant à renforcer la présence algérienne sur le continent.

Dans un contexte international marqué par des mutations économiques profondes, l’Algérie entend capitaliser sur la ZLECAF pour impulser une nouvelle dynamique commerciale. La volonté politique affichée, associée à l’engagement des acteurs économiques, pourrait faire de l’Algérie un véritable moteur du commerce intra-africain. Toutefois, la réussite de cette ambition repose sur plusieurs défis, notamment l’amélioration de la logistique, l’adaptation aux normes africaines et la diversification des produits exportés.

L’avenir du commerce extérieur algérien dépend en grande partie de sa capacité à s’intégrer pleinement au marché africain. La ZLECAF représente une opportunité unique que les entreprises locales ne peuvent se permettre d’ignorer. Avec une stratégie adaptée et un engagement soutenu, l’Algérie pourrait non seulement accroître ses exportations, mais aussi jouer un rôle prépondérant dans l’émergence d’une économie africaine intégrée et prospère.

 

 

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